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  2. La troublante Hilde Krahl (1917-1999) redécouverte grâce à l'essai passionnant d'Isabelle Mity, Les actrices du IIIe Reich - splendeurs et misères des icônes du Hollywood nazi (Perrin, 2022) dont j'ai repris quelques passages ces jours-ci. Comme le souligne l'historienne, si sous le IIIe Reich certaines déesses de l'écran d'argent incarnèrent effectivement l'idéal nazi de la femme aryenne, les stars que furent Zarah Leander, Olga Tchekhova, Sybille Schmitz ou encore Hilde Krahl étaient loin de correspondre aux canons esthétiques imposés par celui qu'on surnommait le bouc de Babelsberg ou le nain priapique, Joseph Gœbbels. Brunes, typées - Hilde Krahl, par exemple, était d'origine croate - à la sensualité ambigüe, ces créatures du cinéma nazifié contrastaient avec la fadeur des blondes Mädchen mises en avant par la propagande. Gœbbels lui-même vécut une passion torride pour Lída Baarová, une ravissante actrice tchèque qui faillit faire capoter son mariage. Hitler intervint et ordonna à son ministre de rompre cette relation adultère. Gœbbels vécut alors une période de dépression amoureuse. Le très mais pas tout puissant* ministre de la propagande était un cinéphile averti et un amateur de starlettes qu'il harcelait jusqu'à faire enlever celles qu'il voulait mettre dans son lit en menaçant de briser les carrières de celles qui auraient osé lui résister. Certaines ne cédèrent pas. 
    Après la guerre, on a pu voir Hilde Krahl jusque dans les années 90 sur les grands et les petits écrans. Elle fut distribuée - entre autres - dans l'inépuisable série Inspecteur Derrick.

    * Dans le IIIe Reich, le ministre de la Propagande avait de puissants rivaux : Himmler, Gœring, Ribbentrop que le Führer - lui-même cinéphile - savait mettre en concurrence en imposant in fine ses ordres.

    ***
    Sans lien direct.
    Depuis le début de ce blog, j'ai aimé jongler avec les époques, les ambiances et les sons. Ma curiosité pour les musiques pop/rock m'a conduit vers un titre live du band américain Lo Moon. (L.A.) Dans cette composition, j'entends des échos de Talk Talk ou de The War on Drugs. Ils seront en concert à Paris le 12 novembre au Badaboum.

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  3. En (re)lisant les Mémoires et les biographies des dandys au regard froid - Alain "Punk" Pacadis, Yves "Novö" Adrien, Guillaume Serp voire Mirwais*... - tels qu'ils s'affichaient à la fin des 70s et au début des 80s, je me demande encore s'ils étaient vraiment aussi détachés qu'ils l'affirmaient alors. Une pose contre l'inévitable et invincible solitude de ceux qui sav(ai)ent que les dés étaient/sont pipés ? (rien n'a changé.) Un artifice pour masquer la peur ? Une façon de botter en touche ? Joy Division aux Bains-Douches mais Aretha Franklin ou Zarah Leander au bout de la nuit pour ne pas hurler dans des draps très froids.

    * A cette liste, on pourrait ajouter l'écrivain Roger Vailland dont la trajectoire singulière fut magnifiquement rapportée par Yves Courrière dans sa biographie au long cours Roger Vailland, un libertin au regard froid. (Plon, 1991) J'ai failli oublier les formidables Mémoires d'une fripouille de George Sanders à qui j'avais consacré un billet il y a... hum... Avant. ;)
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  4. La couv' du Playboy de mars 1957
    (Source : Music Babes)

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    Quiet Night in New York : seule sur un banc, une jeune femme s'offre une pause tabac. NY, années 50.
    Bonne année
    Sur la B.O., I Got Loaded  par Little Bob, gravé par le label "La Louisianne" avec deux "n", c'est du sérieux. (Et ça ne s'invente pas !) A ne pas confondre avec le rocker homonyme du Havre qui a aussi porté haut et fort la fierté rock et le rythm'n'blues.
    Anne me dit que ce lundi 15 janvier est le blue monday, le pire jour de l'hiver - quels sont les critères qui définissent ce pire ? - et qu'il ne faut pas essayer de juguler le spleen tenace qui envahit l'âme ce jour-là. Ok, mais on a tout de même le droit d'essayer de mettre l'affaire en vibration avec Big Mama Thornton dans Me and My Chauffeur.

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  6. Mlle Tina Aumont (1969)

    Ceux qui nous quittent :
    J’ai toujours voulu épater les femmes. Sinon, pourquoi se fatiguer ?
    Guy Marchand

    Lire le chouette hommage au crooner-acteur par Patrick Eudeline.
    Hey, Crooner !, tu voulais vivre avant de mourir : pari tenu !
    Salut à toi, french dandy.

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    Par Man Ray

    You Can Dance...

    You Can Dance

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  8. Nocturnal Homecoming par Franz Sedlacek en1927

    L'existence helvétique est essentiellement calibrée et dirigée vers l'obtention d'un confort familial, matériel et culturel (?) raisonnable. L'Ennui y gouverne les âmes. Cette vie sans aspérité apparente, anxieuse, frileuse et suspicieuse fut, est et restera liberticide pour les non-conformistes dans quelque domaine que ce soit. Aussi quand j'ai découvert cette œuvre de l'artiste autrichien* Franz Sedlacek, les souvenirs encore pénibles de la condamnation de comportements en dehors des clous me sont remontés à la mémoire. "Mouton noir", "vie de patachon", "cigale" et sans doute le plus blessant, "quand auras-tu un vrai métier ?" alors que je débutais à la radio, ont accompagné mes jeunes et moins jeunes années durant lesquelles, avec quelques complices, on essayait autre chose, autrement. En nous glissant à travers de toutes petites fenêtres, en élargissant les interstices et en faisant du bruit, un maximum de bruit, on est tout de même parvenus à quelque chose. C'est là notre fierté. Un temps, on a remué l'Ennui, secoué les certitudes et bousculé les à-priori. Nous eûmes des alliés, peu nombreux, mais fidèles. On posa des relais. Les longues figures grises en ont pris pour leur grade. Elles se vengeront une décennie plus loin. Charitables, implacables.

    On le sait, nos grands formats, nos artistes majeurs, ont du quitter la banquise helvétique. Charles-Édouard Jeanneret-Gris/le Corbusier, Jean-Luc Godard, Blaise Cendrars - les premiers noms qui me viennent en tête - se sont inventés et réinventés ailleurs. Ici, ils auraient dé-ran-gé. Relisons Mars de Fritz Zorn  (en allemand la colère) alias Fritz Angst (en allemand la peur) pour comprendre ce que furent les années 60 et 70 au pays des épais soupirs et des lâchetés monnayées derrière le trompe l'œil en sourires faux-derches qui dissimule mal une hantise du talent, du brillant, du glamour et de tout ce qui peut mettre en vibration le continuum d'ennui. Ici, on coupe les têtes sans massacre, discrètement, dans le silence des salles de rédaction, des amphithéâtres et des halls d'actionnaires après l'édition du soir, le cours académique et les bilans financiers.
    (A suivre)

    Moins seul ? 
    Dans Le Temps du 20 octobre dernier, Alexis Favre débute sa dernière Chronique du bout du lac par ces mots :
    Je ne vais pas tourner très longtemps autour du pot, pour une fois : je n’en peux littéralement plus. Mes contemporains me dégoûtent, une partie de mes confrères me dégoûtent, les bonnes âmes me dégoûtent, la bêtise et l’inculture ambiantes me dégoûtent. Nous vivons dans un pays où il est de bon ton de garder ses nerfs. De ne jamais trop s’énerver, parce qu’en Suisse, rien n’est jamais vraiment grave. Pire, nous vivons dans un pays où s’énerver vraiment est rapidement éliminatoire. Dans une sorte de réflexe de groupe qui fonctionne en creux comme une prime à la médiocrité, le débat public helvétique disqualifie ceux qui s’énervent, parce qu’ils s’énervent. Tout semble acceptable, sauf l’énervement.
    Moins seul.

    * L'Autriche, cette moitié d'empire devenu une nation où règne un conformisme assez semblable à celui qui englue la Suisse.

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  9.  

    Deux images du quartier chaud d'Amsterdam saisies par Saul Leiter dans les années 60. Sur celle du bas, il y a quelque chose dans le décor qui tend à recréer, maladroitement mais quand même, une ambiance un peu famille popote pour le client furtif. Quand on sait ce qu'est devenu le red quarter, on peut effectivement parler de lost places.

    Pour accompagner la visite, un titres des New Adventures, des bataves soniques qui sévirent au début des années 80 dans la vigoureuse tradition de Ducks Deluxe, Dr Feelgood, Herman Brood et autres irréductibles.

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  10.  Avec sa nuisette et ses mules à pompons, Elizabeth Montgomery...

    Cela n'a rien à voir avec l'actrice craquante que je n'ai pas eu le plaisir de connaître personnellement, mais je pense soudain à ces vers tirés de Charm School d'Elvis Costello :
    Ne t'ont-ils rien appris à part comment être cruelle
    Dans cette école de charme

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