1. Une séquence captures d'écran de Radio On (1979) de Christopher Petit, un des films culte de ma génération. Ce road movie fascinant entre fatigue - dépression ? - fitzgeraldienne* et sublimation moderniste façon Kraftwerk offrait aussi un état des lieux moral et esthétique pour ceux qui eurent 20 ans (+/-) à l'époque. En 2009, le réalisateur britannique reprit certains plans de Radio On dans son nouveau film initiatique Content, un Objet Filmé Non Identifié (OFNI) que j'ai alors découvert dans un état proche de la sidération. A travers sa mise en abyme, l'ancienne magie opérait toujours.

    Si vous grattez un peu, vous retrouvez aisément Radio On sur un site russe en v.o. Quant à Content, il est disponible sur YouTube.
    Je reviens avec quelques pistes sonores.

    Mister Cale est un génie in rock.

    * Ives Arnold aurait parlé de contemplation morose.

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  2. Jean Patchett derrière un verre. Une mise en image d'Irving Penn (1949)
    Avec mes meilleurs vœux pour 2025.

    Sur la B.O. de ce début d'année incertaine, je vous propose Dimming Of The Dayune ballade folk qui me casse en deux. Composée par Richard Thompson au milieu des 70's, elle est interprétée ici par Bonnie Raitt sur le plateau de Jools Holland.

    Make d'Jazzz ! Je suis un mécréant mais quand je tombe sur cette captation d'Erroll Garner en 1973 à Paris, j'en viendrais à croire à l'existence d'un dieu. 11 minutes et 36 secondes de bonheur inaltérable.

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  3. Promenade digestive ou requiem pour un grand artiste ?
    Sergio grave l'affaire en 1969. Voilà, voilà... Il avait une oreille d'avance.
    Aux pédants qui vont une fois encore nous expliquer qu'il a piqué tel ou tel élément comme ici aux Beatles, je réponds que les Fab Four aussi ont pompé des plans à Buddy Holly et à Little Richard. Dans la musique dite sérieuse/classique, les compositeurs s'emparaient sans vergogne de mélodies populaires, de danses, de chants profanes ou sacrés, etc. L'histoire de la musique est une recréation permanente, inspirée ou non. Les arrangements font la différence. Combien de bonnes mélodies ont été massacrées par une production pompière ou lourdement datée ? Ré-interprétées sans les couches épaisses étalées par des producteurs sourdingues - les années 80 furent le summum du mauvais goût synthétique -, elles retrouvent leur couleur originale et leur séduction.

    Effet du soleil ? J'ai eu envie de vous proposer une tuerie soul de la reine Aretha sur un album de 1974.

    Yaya m'a envoyé des choses très bien.
    A venir, mais quand ? ;)
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  4. Mieux que ta bouche
    Mieux que tes lèvres
    Tes omoplates tes yeux
    Mieux que ton coude à ma fenêtre
    Non, Dieu n'a pas trouvé mieux
    Mieux que l'agneau que la belette
    Ou que tes poignets gracieux
    Que le sillage d'une herse
    Non, Dieu n'a pas trouvé mieux

    Mieux qu'une brume qui se lève
    Mieux que le renard peureux
    Mieux que le fruit mieux que son zeste
    Que de passer aux aveux
    Mieux que le goût de la noisette
    Mieux que de rêver à deux
    Que tes lettres à l'encre violette
    Non, Dieu n'a pas trouvé mieux

    Mieux que le moulin qui s'arrête
    Qu'une brindille dans tes cheveux
    Mieux que ton regard qui s'inquiète
    Non, Dieu n'a pas trouvé mieux

    Mieux que de trouver le sommeil
    Que son paravent soyeux
    Que le vertige en Mercedes
    Dans la matrice des cieux
    Mieux que le tison que l'araire
    De l'imbécile heureux
    Que toi pour me laisser en reste
    Non, Dieu n'a pas trouvé mieux

    Dieu n'a pas trouvé mieux
    Sur l'album Dolorès de Jean-Louis Murat en 1996.

    Hussard montagnard devenu grognard...? Normal : après la Marne, son cheval est fourbu. Jean-Louis Murat prend des sentiers de traverse au risque d'abandonner (un temps) ses vieux admirateurs sur le bas-côté. Normal : il (ré)agit en artiste. Le disque précédent, ses "(dé)routes en chantier", m'avait laissé perplexe aussi je découvre Il Francese du cavalier Murat - son cheval est frais - à l'écriture soignée avec plaisir et gourmandise. Ces jours, en attendant l'album, le titre Je Me Souviens résonne bien.
    Sur la b.o du maquis.
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  5. A Love Song (Set Me Straight), le morceau qui justifie à lui seul l'acquisition du nouvel album de Josh T. Pearson. Quelle claque !
    Parce que l'Amour est un chien de l'Enfer. (Bukowski)

    Sur la bande-son de ma vie les grands brûlés - Nick Cave, Alan Vega ou Jeffrey Lee Pierce, à qui le cowboy sonique me fait de plus en plus penser - ont laissé une marque indélébile. Aujourd'hui, ils sont rejoints par ce fichu Texan hanté qui a su se réinventer après avoir traversé quelques uns des cercles de l'Enfer. On nous prédit les temps à venir incertains, âpres et perturbés mais je crois me souvenir qu'on annonçait les années 1990-2000 en termes similaires. Tout est perdu, rien n'est grave - l'inverse joue aussi - alors, après le minimalisme essentiel, le chant de la crypte oubliée et le blues chauffé à blanc de L.A., on s'imprègne de la country désossée et lyrique de Josh. Si après ça, certains osent encore affirmer que le rock est mort et embaumé, on ne peut rien pour eux. Nous savons qu'il faut quitter les stades et oublier les festivals pour prendre le maquis, là où on progresse sur des chemins escarpés, coupe-coupe à la main, pour découvrir des guetteurs au cœur brave.

    (Entre nous, voilà un gaillard que j'aurais aimé applaudir dans le cadre du Festival de la Bâtie cette année.)
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  6. Dirigée par son Claude Chabrol de mari, Stéphane Audran dans un extrait du film Les Biches en 1968. Comme le faisait remarquer Anne ce matin, ces deux-là n'ont pas du s'ennuyer.
    On retrouve l'actrice dans un extrait de La femme infidèle.
    (Merci à Yaya)

    Restons en compagnie de Chabrol. Dans cette séquence rare, le cinéaste évoque des souvenirs avec Paul Gégauff, son complice scénariste, dialoguiste, contrebandier, acteur et homme du monde qui se fit dessouder par sa compagne en Norvège le soir du réveillon de Noël 1983. Sur ce personnage hors série, on peut lire l'excellent récit d'Arnaud Le Guern, Paul Gégauff, une âme damnée publié aux éditions Pierre Guillaume de Roux en 2012.
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  7. Sans lui, c'est certain, le rock'n'roll, le funk et la pop n'auraient pas eu la même tronche ni le même impact.
    Sans lui, Jimi Hendrix, David Bowie, Michael Jackson, Prince, Johnny Lydon, The Cramps et des dizaines d'autres artistes en seraient restés aux sages costumes de scène façon doo-wop ou Beatles première époque. Sans lui, le rock n'aurait pas été aussi sauvage et dangereux. Lui, c'est l'immense Little Richard avec ses rock déments, ses cris de folle hurlante, ses coupes de cheveux pompadour improbables, ces foulards de tête de mama sous acide, ses boogies au napalm, sa culpabilisation de bon chrétien contrarié et sa démesure salutaire : total respect

    Photos : Jim Simpson (1) - Bob Gruen (2) - Jim Marshall (3)
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  8. (Pour répondre au commentaire de Bruno Lucas.)

    En ce début d'année, parmi les disparitions de contemporains capitaux, c'est celle de David Bowie qui m'a le plus affecté. Comme la plupart de ses admirateurs, j'étais convaincu qu'il était immortel... Ou qu'il vivrait assez longtemps pour nous surprendre par d'autres métamorphoses. J'étais sous la douche quand ma compagne m'a appris la nouvelle. J'ai d'abord cru que j'avais mal entendu ou qu'elle avait mal lu; mais non, le Thin White Duke avait pris congé de nous, malheureux terriens, définitivement cette fois. Je fus incapable d'écrire quoique ce fut durant vingt-quatre heures. Un autre territoire de ma jeunesse avait disparu, d'une manière particulièrement brutale. Il fallait intégrer l'annonce douloureuse.
    En hommage, quelques images.

    Photo 1 : Denis O'Regan - Photo 2 : Samuel Bayer - Photo 3 : Mick Rock avec Bowie en la jeune gouape qu'il fut aussi et qui me plaisait bien.

    Sur la b.o., My Death, une reprise du titre de Brel et Mort Schuman sur le fameux album pirate live à Santa Monica en 1972 devenu un disque officiel.
    Et la version studio de Suffragette City.
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  9. J'emploie le terme "génie" avec parcimonie tant il est galvaudé par l'époque niveleuse mais je l'accole sans hésiter au furieux de Macon (Géorgie), la folle hurlante du rock'n'roll et l'auteur de standards absolus. J'attends avec impatience le coffret de 3 CD Little Richard - The Indispensable, 1951-1962 édité par l'excellente maison Frémeaux et Associés sous la direction artistique de Bruno Blum. Chaque matin, je vérifie ma boîte à lait avec une certaine fébrilité. Je vous en reparle dès que j'aurai pu me caler l'affaire entre les esgourdes. D'ici là, je vous propose le film officiel du London Rock'N’Roll Show de 1972 qui offrait une affiche rassemblant quelques uns des grands pionniers frappés du binaire. (L'image a été prise durant l'événement.) Au début des 70's envapées, il fallait oser convoquer les porteurs de bananes et les filles en robes corolles.
    Ready Teddy ?

    PS: Nous avons encore la musique pour sombrer en écoutant de glorieux classiques.
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  10. En-haut: en Irlande par Steve Ryan.
    En-bas: une image tirée d'un court-métrage consacré à Calexico.
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