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Genève, 1945. On est en juin ou juillet, la période de la fenaison. La guerre ensanglante encore pour quelques semaines le théâtre des opérations du Pacifique. Dans le parc de l'Ariana, des agriculteurs sont à leur labeur. Au fond, comme en trompe-l'œil, on voit le bâtiment de l'ex-Société des Nations et future Organisation des Nations (dés)Unies qui ne perturbe pas l'activité des paysans qui suivent le rythme des saisons. J'apprécie ce cliché contrasté qui m'évoque le bon sens paysan à côté des illusions pacifistes. Je l'ai vu sur l'excellent site notrehistoire.ch où il a été partagé par la famille Cujean-Serex. L'auteur de la photo est inconnu.Pour la B.O., c'est l'occasion de déposer sans honte un lien vers le titre d'un groupe français que j'écoutais pas mal durant mon adolescence à côté de Roxy Music, Deep Purple, les Beatles ou Neil Young (dont le formidable album On The Beach ressort en vinyl ces jours.). Sous l'influence des formations britanniques de folk-rock Pentangle et surtout Fairport Convention, cette matrice, Gabriel Yacoub forma au début des années 70 Malicorne pour revisiter le répertoire des chansons traditionnelles des provinces qu'il bombarda de sons électriques rock en soignant les parties vocales. De l'album Almanach (1976), j'ai extrait Voici la Saint-Jean.Note : Karl Zéro, tout punk qu'il fût, était aussi à l'époque un fan du groupe emmené par Gabriel Yacoub dont j'apprends qu'il nous a quittés hier à l'âge de 72 ans. Alors oui parfois, Les choses les plus simples... Ne jamais oublier...
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Juin 80 : j'arpente Downtown Manhattan avec ma copine, deux p'tits Genevois, des mômes, dans la Grosse Pomme. C'était avant le passage au karcher du Bowery par Rudy Giuliani, le maire Master Proper qui a arraché l'âme de la presqu'île*. Le coin était réputé dangereux ? Peut-être, mais en quatre semaines, pas une embrouille. Un type venait nous taper une clope, un autre 50 cents pour un burger. On achetait un joint puis une fille nous demandait de surveiller son vélo le temps de son jogging sur le pont de Brooklyn. On marchait dans la ville avec Lou Reed, Willy DeVille ou Tom Verlaine sur la B.O. Il fallait être réactif et cool en même temps. J'aimais ça.
Une solide B.O. du NY de ces années-là comporte forcément un titre de Suicide qui propulsait son romantisme urbain dévasté dans une modernité techno que le duo sculptait (avec d'autres) grâce au charisme d'Alan Vega, frontman chaman électro-rock, et aux compétences musicales de Martin Rev, compositeur inspiré : Cheree en 1978.
Source, une belle sélection
* Giuliani a sévi au moment où les premières vagues (ou vaguelettes) du politiquement correct atteignaient l'Europe...
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Silver Lake, autochrome on the beach par Charles C. Zoller.Source : George Eastman House Collection(Merci à Dsata)2
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Au rayon disques d'un magasin de Kaboul, années 60.(Sans autre commentaire)le 18 août :Pour (essayer de) comprendre la situation actuelle, Arte a mis en ligne une série documentaire de bonne facture en quatre parties consacrée à l'histoire contemporaine récente de l'Afghanistan, des années 60 à aujourd'hui. Le premier volet contient des images d'archives des 60's et des 70's étonnantes.2
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Sur une plage de Normandie en 1947 par David "Chim" Seymour co-fondateur de l'agence Magnum.Ce genre d'image a un effet rafraîchissant sur mon moral car la lourdeur genevoise n'est pas uniquement climatique, ça serait trop simple. Ici, on vit à l'année sous une cloche de moiteur faite de bêtise, d'incompétence et d'arrogance : notre météo locale.Local encore :- Tu sais la différence entre Harvey Weinstein et les harceleurs de la Radio Télévision Suisse ?- Heu... Non.- Weinstein a produit de bons films.2
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Quand notre Anita vantait les lignes et l'allure d'un modèle DKW lancé en 1955, les routes avaient de la tenue. Voitures encore mais pas seulement avec le fin chroniqueur - c'est ainsi qu'il se présente - qu'est Thomas Morales. Il est aimablement passé à la question par Philippe Bilger dans cet entretien radio. Morales a de l'humilité, des passions et du style pour défendre ses exigences esthétiques en matière de cinéma, de littérature et de voitures. A une époque niveleuse où les éditeurs veulent des histoires concernantes, fussent-elles tournées dans une langue appauvrie au service d'un air du temps désespérement correct, c'est courageux même si peu vendeur. Enfant des 70's, il cherche à perpétuer l'esprit hussard contre l'ennui et le conformisme. Il publie ces jours-ci Ma dernière séance : Marielle, Broca et Belmondo, un recueil de chroniques en hommage à trois grands formats du cinéma populaire français. A la fin de l'interviouve, on a envie de glisser à ce styliste exigeant : cher Thomas, n'ayez pas peur de votre talent. Attelez-vous à la rédaction d'un roman au long cours, une œuvre marquante. Avec votre plume, vous pourrez égaler les maîtres, petits et grands, dont vous revendiquez l'héritage.2
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Take A Break ou la vraie vie pour Flint qui profite d'un repos bien mérité après avoir sauvé la planète. En valait-elle la peine ? Soixante ans après dans l'empire du Bien, ça se discute...
Une carte postale de Yaya.
Pour l'accompagner, la bande-annonce de Our Man Flint, une authentique capsule 60's pop comme on les aime avec l'impeccable James Coburn, une autre Face of Cool que l'on retrouve dans cette séquence sous influence...
A plus loin0Ajouter un commentaire
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Le phare de l'île d'Yeu en Vendée à la fin juin.
Qu'il soit d'un bleu soutenu ou comme ici de gris tourmentés, le ciel de l'île est d'une beauté à fendre l'âme. Deux semaines et demi d'un bonheur jaloux.
Pour aller avec, Jean Constantin, un cador de la chanson d'avant dans Pas tant de d'chichi ponpon. Cette french bossa toujours fraîche est proposée par Hervé.
Sur ma B.O. de l'été, il y a Bevilacqua, à mes oreilles le meilleur album de Christophe sur lequel figure le bijou électro-pop Label Obscur, une histoire de femme, de trahison et du vol d'une collection de disques de blues dont le chanteur fut la victime. Ecoutez les étourdissantes parties de guitare !
Je prolonge les vacances pour15minutes.
Faites-vous du bien, ne lâchez rien et à plus loin.
Photo : RC1Afficher les commentaires
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