Une portion de frites par Sabine Weiss.
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On dit d'Earl Slick qu'il est flamboyant, arrogant - traduire : il connaît sa valeur -, surdoué à la guitare six cordes et surtout qu'il est resté un homme libre. Dans l'histoire du rock, c'est LE sideman - ou accompagnateur majeur. Bowie lui doit les parties de guitares sur quelques unes de ses grandes compositions, Lennon aussi. En studio et sur la route, Earl tenait son rang : première gâchette au service des maîtres, ses employeurs furent parfois aussi ses amis même s'il a toujours su qu'il y a autour de la star un cercle invisible et sacré à ne jamais franchir au risque d'exclusion. Earl "goldfingers" est le fil conducteur de l'excellent documentaire Rock 'n' Roll Guns for Hire: The Story of the Sidemen (pour la BBC) de Francis Whately, un film qui va à la rencontre des sidemen & women, ces musiciens formidables accompagnateurs qui ont fait le rock et le funk dans le seconde moitié du XXe siècle, frôlés par la gloire tout en sachant rester anonymes... ou presque. Ce beau film leur rend hommage. Avec un casting de première et des archives impressionnantes.Note : J'ai trouvé le lien grâce à la recension du doc' parue dans le numéro d'octobre du vénérable mais toujours indispensable Rock&Folk.Photo de Earl Slick (fragment) : Chuck Lanza1
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Des archives est délicatement remonté ce ballon rouge sur une de mes couvertures préférées.Je vous souhaite les meilleures séquences possibles - coquines, poétiques et ludiques - pour contrer les effets navrants de l'information anxiogène. On n'est pas condamnés à subir le traitement quotidien mortifère que nous infligent les chaînes et plateformes numériques - et je ne parle pas des réseaux sociaux chronophages. Mon conseil : quittez les autoroutes sans âme de l'info en continu, tentez les petites routes et les chemins de traverse là où l'air est meilleur, la beauté sensible et où l'intelligence des gens bienveillants coule en eau de source.Prenez soin de vous.Sur la B.O., une des grandes voix du rock'n'roll, celle de Mister Roy Orbison avec Careless Heart sorti en 1989 peu de temps après sa mort. Il suffit de quelques mesures et l'ancienne magie est au rendez-vous.(Source : Au carrefour étrange)3Afficher les commentaires
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Leaving Hollywood, Sun set to the seaWhere the waves ride in on horsesI'm looking for her lightCreeping coastline of lightsThe seas and the trees, calling meShe's a river between day and nightI'm looking for her lightEn 1999, le label Sub Pop sortait I'll Take Care Of You, un album de Mark Lanegan constitué de reprises chères au cœur du loner. Parmi elles, Creeping Coastline Of Line, une composition de The Leaving Trains, un groupe affilié à la mouvance punk-rock-blues au début des années 80 dans le sillage du Gun Club. Merci à Alexandre de son commentaire qui m'a permis de rectifier le tir. ;)Entre nous, je trouve la reprise de Mark bien plus habitée que l'original gravé en 1984.Scan : le blog photo épatant de Martin Bull.5
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Au Carrefour étrange fut durant plusieurs saisons LE blog francophone des Curiosités comme dans certains musées où il existe une salle qui leur est dédiée. Animé par un libraire, un certain Mr Losfeld - rien à voir avec l'éditeur historique de... curiosités -, il cessa son activité un jour de janvier 2016. Depuis, nous sommes un peu tristes. Les belles images proposées sur ce blog inégalé nous manquent aussi j'ai voulu lui rendre hommage en piochant dans mes archives. Voici trois scans tirées des pages Au Carrefour étrange.Note : l'animateur passa un temps sur tumblr... jusqu'en 2018. Après, plus rien.6
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Les jeunes et moins jeunes oreilles du Vieux continent ne comprennent pas toujours l'importance de la country music dans l'histoire des musiques populaires. On ne redira jamais assez qu'elle est avec le blues à l'origine du rock'n'roll. Comme me le rappelait l'autre soir l'ami Olivier, les tout premiers 78 tours d'Elvis chez Sun sont le tribut du jeune gommeux de Tupelo à la country.L'autre malentendu - c'est une musique de bouseux rednecks - tient souvent à notre méconnaissance de l'anglo-américain. Or, dans la country, les parties vocales sont essentielles. Mixées en avant afin que l'auditeur saisisse bien le sens des lyrics, les voix majeures du genre disent en mots simples et poétiques les choses de la vie, sans fard et sans illusion.Seul un réalisateur nord-américain à la vista large et historienne pouvait nous raconter cette épopée. Documentariste au long cours, Ken Burns s'y est attelé. Au final, il offre une fresque impressionnante et émouvante qui nous apprend ou nous rappelle l'importance de la country dans la culture populaire américaine au XXe siècle.Sur Arte en 9 épisodes, Country Music : une histoire populaire des Etats-Unis(Photo : Johnny Cash)0
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Bon dimancheJeudi 12 septembreJ'avais envie de sons et d'images qui me caressent dans le sens du poil. Ces deux "Louise", l'actrice et la composition de Mister Harvey - ex-claviers et arrangeur/chef d'orchestre des Bad Seeds de Nick Cave - répondent à cette exigence donc je partage."Et si"... Une vie c'est (aussi) une suite de "et si" suivis des deuils qui accompagnent les choix morts-nés. Certains sont lourds à porter; d'autres incitent à la bienveillance. C'est un des thèmes - il y en a d'autres - du formidable roman de Patrice Jean La vie des spectres édité Au Cherche Midi. Depuis ma découverte de L'homme surnuméraire, je prête systématiquement les livres de cet écrivain subtil qui ne passe rien à son époque incertaine et rude aux âmes inquiètes où l'idéologie du Bien a phagocyté la Justice et a fait de nous, ceux et celles d'avant, des spectres. On en recausera, peut-être. En attendant, lisez cet auteur important dont les livres réunissent les trois exigences artistiques : incarnation, transcendance et verticalité.0
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Parfum pour femmes de mauvaise vie à l'effigie de Pomba Gira, déesse des filles perdues et savon à l'effigie du Diable - l'érotisme est la source orgonique de la magie noire.Ives Arnold, Brésil, 2009En général, c'est le cœur qui lâche en premier chez les garçons aux talons rouges. Olivier G. m'apprend le décès de Ives Arnold chez lui à Manaus, une autre mort irrégulière. Pour The Music Machine Man, passeur formidable, nous tresserons des couronnes de violettes impériales - en plastique, bien sûr.Ives/Yves fut un compagnon de route Pour15minutes. Durant plusieurs saisons, il partagea des images et des vidéos, trésors improbables, dont lui seul savait les beautés - cachées ou non -, aussi hommage suit comme on dit. (Je prépare un florilège de ses meilleurs contributions au blog.)PS : J'aime cette photo d'Ives parce qu'elle semble "volée", fugitive et un peu floue comme l'était Mister Arnold qui pratiquait l'esquive et le mystère - apparitions/disparitions - derrière sa frange 60s de dandy sonique. Il savourait le plaisir aristocratique de déplaire.0
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