Pour être honnête, à l'exception d'un ou deux titres, les albums de Gun N' Roses n'ont jamais décollé le papier peint chez moi. Cela posé, je crois que les disques solo de certains de ses membres valent mieux que l'ensemble de la discographie du groupe gonflée aux anabolisants. Ainsi, Izzly Stradlin (2e guitare) ou Duff McKagan (basse) ont enregistré des albums intéressants et honnêtes qui expriment leur goût pour des compositions de qualité. Quant à Slash - l'archétype du guitar hero revenu des excès -, ses pas de côté avec Velvet Revolver ou Myles Kennedy ont produit de bons titres même si je n'avais pas très envie de rompre des lances pour défendre ces heavy metal boys. Pour dire vite, après quelques mesures, le rock démonstratif et/ou virtuose-pompier m'a toujours lassé. C'est ou c'était pas mon truc. Heureusement, seuls les crétins ne changent jamais d'avis. Le nouvel album solo de Slash* nous invite dans les contrées du blues funky à l'ancienne redécouvertes grâce à un très gros son enveloppant. Il comporte une version juicy et crounchy en diable du hit absolu des Temptations Papa Was A Rolling Stone. Si les instrumentistes qui entourent Slash sont bien sûr impeccablement dans le groove, c'est à la qualité et à la présence inouïe de la voix que j'ai été conquis par l'affaire. La partie vocale a été confiée à Demi Lovato, un choix qui pouvait sembler curieux à qui ne connaît pas les capacités de la chanteuse. Or, c'est simple : elle casse la baraque. Elle est si prégnante, puissante et contrastée qu'on rêve d'un album entier de postmoderne soul de la dame. Quant au maître de cérémonie, à l'exception d'un solo court, il accompagne finement la voix de contre-riffs sur lesquels on a de suite envie de bouger ses genoux même cagneux !
(Photo : Julie Andrews)
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