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(Photo : Julien Mignot)Murat est mort m'apprend mon fils ce matin. Après le moment de sidération, il faut encaisser la nouvelle. C'est pas rien. Le cœur froissé. Je refoule un sanglot. Les albums de Murat, c'est quelque chose. Ils m'accompagnent depuis 40 ans.Souvenir 1.Je découvre son premier disque sur lequel figure le scandaleux Suicidez-vous le peuple est mort dans le studio de Couleur3 à Genève au printemps 1982. Je débute sur les Heures Rouges avec Alias Alice qui aime bien le titre. Elle trouve Murat mignon. Joli garçon à la timidité fragile que dément un regard exigeant. J'entends encore son muet mais perçant Tu es qui ? quand l'année suivante, je croise Jean-Louis en vrai dans le bar Le Bleu Nuit - qui est alors la cantine des rockers genevois - pour un interviouve qui se fera pas, enfin pas avec moi. J'aime bien la retenue du gars. Sobre. Posé. Exigeant. On sent qu'il a roulé sa bosse. Pas un minet new wave comme l'époque en produit des dizaines. J'écoute ses premiers titres, certains en boucle. Alice continue à le programmer. Passions privées sort en 1984. On le suit dans les Heures rouges. Il sait faire tourner le français sur un groove anglo-saxon supérieur. Un artisan de chansons électriques qui ont de la tenue. Rare.Souvenir 21996. De retour d'un second séjour en Afrique. Entre deux eaux, je bats la campagne autour de Calvingrad. Opiacé, isolé, oublié. Les années 90's furent rudes pour certains de ceux qui eurent 20 ans à la fin des 70's. Papillons de nuit... Je campe d'hôtels miteux en appartements prêtés. Mes derniers soutiens sont d'une patience admirable. Durant les haltes de ce triste maquis, Fort Alamo* tourne en boucle sur le lecteur CD portable avec baffles intégrées que je trimballe partout. No surrender ? No surrender ! Une ligne rude à tenir. Les titres de L'Auvergnat m'aident à tracer la limite de la dernière réserve ou défense. Gratitude.*Ce morceau figure sur Dolorès, un des très grands albums de Murat.
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Quand nos murs avaient de l'allure : affiches créées par Noël Fontanet (1 et 3), un des meilleurs affichistes genevois dans les années 1930, 40, 50... Smoke, drink und so weiter.Dans le jukebox pour15minutes, Mister H-Bomb Ferguson avec Mary Little Mary que l'on peut aussi écouter sur cette chouette compilation/réédition :Message personnel, enfin plus personnel que d'habitude : Yaya est-elle toujours connectée ? Si oui, un mail serait apprécié.reneclaude058@gmail.com0
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(Merci à Simon)
Un jour, les oeuvres complètes de Michel Houellebecq, cet écrivain majeur de notre post-modernité inquiète et inquiétante, seront éditées dans la Pléiade.
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En mode "Off" depuis le 1er mai*, ma retraite sera-t-elle plutôt Spent The Day In Bed ou These Boots Are Made For Walking ? A suivre.
* Une date symbolique et sympathique pour un premier jour de retraite.
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Horribles journaux français* qui ne racontent plus que des histoires de réglementation, de législations nouvelles, de "vides juridiques" frénétiquement comblés, enfin des épisodes général de resserrement carcéral systématique de la vie. Un tour de vis de plus chaque jour. Au moins un. Projets. Commissions. Mises à l'étude. Elaboration de décrets dans les cabinets. Comblons ! Comblons les vides juridiques ! Comblons encore, comblons toujours ! Ah le comblement de la fin des temps ! Ah ! la légifération ! La peste judiciaire galopante ! La Loi ! La Loi ! La marche de toute société implacable au pas de Loi ! (...) Quand les barbares arriveront, ils nous trouveront en train de discuter du sexe des lois.
* Mais aussi suisses, belges, canadiens... (RC)
Philippe Muray écrit ces lignes en 1992.
Pour entretenir ma santé mentale de jeune retraité, j'ai pris une résolution. Chaque matin, avant de consulter ma messagerie et d'ouvrir mon vieil iMac, je lis encore couché - un des petits plaisirs de la retraite ;) - quelques pages du Journal** de Philippe Muray, une lecture revigorante accompagnée de deux cafés serrés. Ça décape et ça recentre. C'est surtout un formidable antidote aux réflexes moutonniers qui guettent les plus endurcis. Il y a trente ans, Muray voyait l'érection des premières barrières du soft goulag climatisé de notre ère ultra-médiatique, sur-médicalisée et, si vous me passez ce néologisme, "judiciarisée" à outrance ("Des lois ! Des lois !") Trente ans ont suffi pour installer la Machine à décerveler qui donne à plein.
Oublions les romanciers concernés et agréés auteurs de petits livres besogneux et plongeons sans réserve dans ce formidable Journal.
**Ultima Decat IV - Journal intime, 1992-1993 aux indispensables éditions Les Belles Lettres (2021)
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