1. En feuilletant l'excellent site Pop & Art vintage Flashba(c)k, j'ai fait mon vieil ado. J'ai imaginé posséder le moyen - une baguette magique, une cellule de téléportation ou l'exploitation d'une faille spatio-temporelle - de repartir vers le milieu des années 60 à Londres un vendredi. C'est un article généreusement illustré consacré à l'émission TV pionnière Ready Steady Go! qui m'a donné envie de retourner au temps de l'innocence. Entre 1963 et 1966, l'émission reçut la crème des musiciens pop/rock de l'époque mais aussi quelques uns des meilleurs chanteurs et groupes soul américains qu'elle fit connaitre aux jeunes Britanniques. A ce nouveau concept où les caméras mobiles étaient immergées dans le public invité à se déplacer sans sécurité particulière autour des musiciens, il fallait une animatrice réactive et emblématique. Cathy McGowan (photo) incarna cette figure pétillante et délurée mais pas trop qui devint la meilleure copine des jeunes dans le vent chaque vendredi, jour de diffusion de l'émission. Coiffée et sapée up to date, son allure décontractée a séduit le public en quelques éditions. Cathy fut aussi célèbre que les jeunes stars qu'elle présentait*. Parmi celles qui inventaient la pop en réinventant le rock et le rythm'n'blues au passage, citons The Animals, the Kinks, The Supremes, James Brown, Donovan, Ike et Tina Turner et, bien sûr, les princes incontestés du show, les Beatles et les Stones régulièrement reçus pour faire entendre leurs nouveaux 45T. Ah ! Avoir de nouveau 18 piges et, sapé comme un mod survitaminé, se retrouver sur le plateau de Ready Steady Go!... Vers l'article de Flashba(c)k. Quand les Stones envoyaient Under My Thumb. Note : L'article comporte la vidéo d'un doc' consacré à l'aventure Ready Steady Go! avec la participation de certains de ses créateurs et producteurs. * Aujourd'hui, les variétés souvent avariées qui ronronnent avec une trentaine de tronches - toujours les mêmes - et les rares magazines cul-culturels sont présentés par de fausses jeunes donneuses de leçons. Inutile dès lors d'attentre de ces productions poussives la fraîcheur, le peps, l'insolence, tout ce qui doit épicer une émission pour les (vrais) jeunes. Cathy, elle, était totalement en phase avec son public.
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  2. Dans quelle œuvre est plongée cette jeune femme qui semble s'abandonner sans réserve au merveilleux vice impuni de la littérature ? Des nouvelles de Paul Morand, des poèmes d'Aragon, un pamphlet de Philippe Muray ou un essai de physique quantique ? Une chose est sûre : le lieu cosy sans excès invite aux fines lectures. On imagine qu'elle s'offre une respiration. Elle commande alors un Armagnac sans ostentation - c'est une jeune femme bien élevée - avant de reprendre le fil de sa lecture. Personne ne la dérangera. Vous, je ne sais pas, mais moi j'ai envie/besoin de retrouver ce genre d'endroits, des espaces d'élection détachés de la vulgarité crasse du monde postmoderne inculte. En attendant de pouvoir les fréquenter à nouveau, j'érige une énième barricade de livres dont je paviendrai (peut-être) un jour à vous causer sérieusement entre deux plages de paresse. Sur le haut de la pile, je viens de déposer La poursuite de l'idéal, un roman d'apprentissage de Patrice Jean passé chez Gallimard. Cet écrivain est l'un des trop rares auteurs francophones capables d'écrire posément l'ici/maintenant alors il ne faut pas le rater. Son très subtil Homme surnuméraire qui le fit connaître des lecteurs exigeants m'avait emballé. On écoutera avec intérêt Patrice Jean et Sébastien Lapaque, un romancier qui essaie lui aussi de dire le monde et l'immonde actuels. Ils ont été réunis par Alain Finkielkraut pour une édition de l'émission Répliques sous le titre L'époque saisie par le roman. J'ai reçu un petit livre déjà ancien (1998). Il s'agit de Chien - confession à midi, un livre de et sur la rupture par l'un des meilleurs écrivains suisses contemporains, Paul Nizon, qui s'est installé à Paris à la fin des années 70 avant d'étouffer dans une Helvétie ennuyeuse et mortifère où une partie de la jeunesse, la plus lucide et la plus brillante, mène une guerre civile contre elle-même. La Suisse est le pays du désespoir glissé sous le tapis et des suicides lents. Mais revenons aux livres capables de nous maintenir alertes jusqu'à l'été. Je connais mal l'œuvre de Martin Amis que certains surnomment le Mick Jagger de la littérature, mais le concert d'éloges qui a accompagné la traduction française de son roman autobiographique Inside Story chez Calmann Lévy m'a poussé à me le procurer. Je le garde pour cet été. Si on peut partir, je le lirai sur mon île. Et toujours en progressionn lente mais posée, la formidable biographie de Churchill en un volume par Andrew Roberts chez Perrin. 
      - Garçon, vous remettrez la même chose à la jeune femme en lecture. (Photo : Magnum)
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  3. Oui, mais masqués. Sur la B.O.,Boyd Rice & Friends. Pour rebondir sur les commentaires de Debout où il est question de cette vieille canaille de Boyd Rice, je vous propose des extraits du documentaire de Aram Garriga An American Satan consacré à l'Eglise (de Satan) créée par Anton LaVey en 1966 et toujours en activité aujourd'hui sur les deux côtes des Etats-Unis. (Boyd en est un membre historique.) Dans ce documentaire espagnol soigné, on découvre une bande de jouisseurs en quête de transgressions joyeuses dans une société américaine inepte et cynique. Entre grand-guignol, érotisme burlesque, SM et rock'n'roll - un des membres de l'Eglise exhibe fièrement un T-shirt des Cramps : ça ne trompe pas ! -, ses adeptes s'offrent des frissons en refusant l'uniformisation générale par le grand décervelage mondialisé.
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  4. Elle pousse la porte du Harry's Bar. Elle sait que la nuit sera longue. Elle espère qu'il ne se passera rien. Le DJ inspiré lui fera faire le tour de la terre sans quitter la banquette profonde. "Harry ? C'est le nom d'un bar où il ne se passe jamais rien et où je me sens bien." Note : Ros Serey Sothea fut une star incontestée de la chanson pop khmer. Elle disparut en 1975 durant le génocide communiste perpétré par les khmers rouges contre leur peuple avec la complicité tacite des gauchistes occidentaux englués dans leurs rêves messianiques transformés en cauchemards meurtriers. Son fantôme léger et rieur hante le doc' Don't Think I've Forgotten: Cambodia's Lost Rock and Roll de John Pirozzi dont je vous ai déjà dit le plus grand bien.
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  5. Sur la B.O. de l'hiver, une proposition de Debout. Des vétérans du rock de la fin des années 70 en France - et en français s'il vous plaît - ont conçu le projet Marquis en hommage à Marquis de Sade, ce groupe néo-expressionniste inégal, parfois irritant mais fascinant qui avait su créer un vrai following en France, en Belgique et en Suisse francophone entre 1978 et 1981. Je les ai vus sur la scène de la Bulle de Douvaine en France voisine l'année 1980. J'en garde un excellent souvenir. Ces gars-là savaient prendre une scène et la tenir avec fierté et professionnalisme. Récemmment, nous avons appris la mort volontaire du chanteur Philippe Pascal qu'on sentait sur le fil, essoré. Celle du guitariste dandy Dominic Sonic qui fit partie de leur bande a suivi à notre consternation. Heureusement, ces disparitions n'ont pas dissuadé le guitariste Franck Darcel, co-fondateur de Marquis de Sade, de poursuivre le projet Marquis avec la complicité de pointures des deux côtés de l'Atlantique. (Richard Lloyd, Etienne Daho, James Chance, etc.) Pour découvrir Aurora, l'album de Marquis, je dépose le lien reçu de Debout. Belle pochette. Et un lien vers le titre Soulève l'horizon à la ligne mélodique accrocheuse. Bon dimanche
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  6. En reine des effeuilleuses de charme, Miss Lili St-Cyr.
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  7. Ceux qui affirment encore que la Covid n'est pas plus grave qu'une petite grippe sont des jean-foutre. Cette saloperie nous a mis ma femme et moi 15 jours sur le flanc. Lessivés, essorés, bons à rien. A l'exception du souffle un peu court, les symptômes physiques ont heureusement disparu mais il va falloir jouer les prolongations avec les suites psycho-affectives. S'il est trop tôt pour établir un bilan global, on sent que le virus bouleverse en profondeur l'organisme ET le psychisme de l'individu qui répond avec tous ses moyens aux offensives de l'implacable guerre covidienne. Alors forcément, ça laisse des traces. Je reviens vers vous dès que possible. Prenez soin de vous, protégez-vous.
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