1. La petite Helvétie échappe pour le moment à un second confinement aussi j'adresse ce billet de solidarité aux lecteurs pour15minutes en France soumis une nouvelle fois à un enfermement doublé du couvre-feu. Pour oublier un moment le coronafoirus, offrez-vous une soirée Netflix devant Bronx, le nouveau polar très noir d'Olivier Marchal. L'action se déroule à Marseille où les flics ont leur façon de faire comme le dit un des commissaires de la BRI embringué dans une sale histoire de gros trafic de came avec des flics ripoux, des actes de vengeance brutaux, un suicide sanglant en ouverture et des âmes crâmées qui franchissent la ligne ténue séparant les bad boys des agents de la loi. Olivier Marchal met l'affaire en scène avec le talent qu'on lui connaît pour le genre dur-à-cuire. La tension palpable est permanente, c'est son style et il est imparable. Une nouvelle fois, il dirige un casting soigné avec des seconds rôles comme on en voyait dans le cinéma français de l'âge d'or. Des visages minéraux ou aux traits brouillés, les regards noyés dans beaucoup d'alcool : on sent ses flics au bord de la cassure dans une cité belle, nerveuse et chaotique où ils s'efforcent de rester dignes face au désespoir. Bronx est à voir sur Netflix.
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  2. Le plaisir de partager une belle image comme celle de Molly Peters dans le miroir. Je me suis donné les moyens de réunir les trois luxes rares que j'associe à la nuit : l'espace, le temps et le silence. Mon quartier pourtant situé en pleine ville est si paisible la nuit qu'une invitée vivant à la campagne m'a dit qu'il était plus tranquille que sa résidence située près des champs. Dès 23h, tout s'apaise et la nuit peut s'ouvrir. Elle m'offre son temps entre parenthèses. Je profite de cette respiration pour lire des textes qui exigent une concentration minimale. Il y a quelques temps, j'avais annoncé sans promesse de date une recension des livres qui ne me sont pas tombés des mains ces derniers mois. J'y travaille (si si !) à un rythme plutôt paisible pour intégrer les nouveautés et les rééditions. J'adopte le rythme du marcheur qui était celui d'un infatigable piéton de Paris, l'irrésistible chroniqueur de l'Esprit de Paris, Léon-Paul Fargue, dont les éditions du Sandre viennent de publier le premier volume des œuvres complètes. Au final, trois tomes sont annoncés. Il va falloir intégrer à ma prochaine recension ce beau livre qui rassemble l'intégrale des chroniques parisiennes, une édition établie et annotée par Barbara Pascarel. En cette période d'agitation médiatique aussi frénétique que contre-productive - on n'apprend pas grand'chose et on se méfie du reste -, j'essaie de tenir le cap à bord de mon vieux rafiot (virtuel) baptisé le Rien Ne Presse. Cela dit, à plus loin.
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  3. Ils protègent peu mais quel chic ! Source : les archives pour15minutes
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  4. ... On sortait en griller une comme Catherine et Françoise sur le tournage de La Chamade réalisé par Alain Cavalier d'après le livre de Mlle Sagan. Le film sortit en 1968. Mes proches, mes amis et mes collègues vivent ce temps covid comme une période un peu parano, un peu anxiogène. Le constat est général : on est bombardés d'infos mais au final, on ne sait pas grand'chose. Pire; on patauge en grande confusion. Une question revient dans toutes les conversations : va-t-on devoir s'habituer à vivre dans un semi-confinement permanent ? On se sent pris en otages, une impression désagréable renforcée par les accroches souvent irresponsables des médias mainstream. Soft goulag, really. En attendant une éclaircie, serrons les rangs, faisons-nous du bien - c'est plus que jamais indispensable - et à plus loin. Scan chipé à L'éditeur singulier
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  5. Toiles peintes par Harold McCauley (1913-1977) pour des couvertures de pulp magazines. Ses œuvres originales de jolie facture, si on apprécie le genre, atteignent de coquettes sommes sur les sites de vente aux enchères. (entre 6'000 et 10'000 dollars !) A+
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  6. Récemment, au cours d'un dîner réunissant de belles personnes, j'ai fait la connaissance de Banbourg, un jeune chanteur de 60 balais. Après les errances que connaissent les âmes cabossées avec leur suite de nuits d'insomnie,  il a su se réinventer musicalement et a retrouvé l'amour*, seul baume universel aux effets éprouvés. Ce soir-là, il m'a offert son album sur lequel figure Stay Till Tomorrow qui donne envie de reprendre les rondes de nuit. On le sent proche de Bertrand Belin, Gainsbourg ou du duo YELLO, des imprégnations élégantes pour la B.O. d'une virée jusqu'au dernier bar ouvert, quand le soleil monte à St-Jean. A plus loin et belle nuit.

    * Ou a-t-il pu se réinventer parce qu'il avait retrouvé le goût d'aimer ?
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  7. Londres, 1952. Aujourd'hui, le smog est dans la tête de mes contemporains.

    Il est difficile, périlleux même de tenir un cap - le sien - sous la houle mauvaise. Malgré les écueils, les ordres et les contre-ordres diffusés en permanence, on essaie d'avancer, morcelés, éparpillés... Entre les fake news - vraies ou fausses -, les statistiques tronquées, les déclarations péremptoires "définitives" d'experts autoproclamés, les accusations de complotisme au moindre doute ou pas de côté, la dénonciation (la délation) de citoyens ayant osé émettre une réflexion critique quant au bien-fondé des consignes et des interdictions émises "pour notre bien", on tente de rallier quelques îlots de vérité, une entreprise délicate car aujourd'hui dans le Soft goulag climatisé, on est fermement invités à croire sans discuter les mots d'ordre du pouvoir et de ses relais médiatiques.

    A ce propos, je reproduis des extraits du billet que l'excellente Myret Zaki* a déposé sur son compte Facebook. Elle s'inquiète du rôle de commissaires du peuple à la rectitude idéologique médico-sociale que s'arrogent des journalistes en Suisse avec l'opération d'infiltration menées par Heidi. news :

    Qu'est-ce qui a fait la réputation de l'infiltration dans le journalisme d'investigation ? Des enquêtes de contre-pouvoir, des enquêtes qui révèlent des agissements illégaux ou abusifs restés cachés au public, comme celle de Roberto Saviano au cœur de la mafia napolitaine ou d'autres au cœur de réseaux pédophiles. Qu’a-t-on avec la dernière «opération undercover» de Heidi.news ? Rien de tout cela. En rupture avec ce qui a fait la grandeur du journalisme infiltré, on voit de simples citoyens se faire "infiltrer" et dénigrer pour leurs idées. Des idées parfois fausses, certes. Contestataires assurément. Souvent valables et stimulantes aussi pour la démocratie. Folles parfois. Mais tout sauf secrètes, car très largement répandues. L'infiltration de Heidi News au cœur de la "complosphère", concept arbitraire tiré d'un lexique douteux, m'interpelle fortement. Je découvre en lisant les articles que Chloé Frammery, enseignante de mathématiques à Genève et activiste politique, et que François de Siebenthal, lui aussi militant pour des causes diverses depuis des années, seraient de dangereuses personnes qu'il s'agirait de dénoncer et de mettre au ban. Sans qu'ils aient commis rien d'illégal, leur pensée et leur discours sont présentés sous un jour très négatif, comme s'il s'agissait d'une secte ou d’une cellule terroriste ou fasciste. (...)

    Or Chloé et François, je les connais depuis des années: on pouvait les croiser dans de multiples conférences qui parlaient de Monnaie Pleine, de l'or de la BNS, de monnaies alternatives, ils étaient dans l'association AAA qui s'agite dans les assemblées générales, ou avec les Gilets jaunes suisses. Des activités parfaitement légales en démocratie. Ce sont des agitateurs ? Certaines de leurs idées prêtent à débat, à rectification ? Sans doute. Je les ai souvent challengés lors d'échanges que nous avons eus, j’ai eu mes réserves, mais toujours dans le dialogue et de façon cordiale. Je n'ai jamais pensé une seconde qu’il faudrait les faire taire ou leur nuire. Pour moi, ils apportent un pluralisme d'idées, une dissidence, leurs luttes contre l'accord TISA ou pour des causes écologiques ou humanitaires sont valables. Que j'adhère ou non à leurs idées radicales, je respecte leur droit à s'exprimer. Dans un conflit idéologique, on ne s'"infiltre" pas : on lutte de façon loyale par le dialogue et par les arguments.

    Or dans les colonnes de Heidi News, ils sont épiés à leur insu, tournés en dérision, ne sont jamais interviewés directement, ne peuvent donc commenter l'angle tendancieux du journaliste (l'article est un commentaire à la première personne). Et le même article qui les accuse de propager des fake news présente lui-même des faits erronés. (...) Zéro point de vue différent dans ces dossiers. Parti pris absolu. Charge unilatérale au bulldozer contre les "complotistes". (...) Mais surtout, les deux sont stigmatisés, leur réputation piétinée, leur nom discrédité, sans souci pour les conséquences sur leur vie personnelle. Heidi News, par la voix de son rédacteur en chef, a annoncé son intention d’interpeller l'employeur de Chloé Frammery (le DIP**) pour lui demander à lui et à tout un chacun de se distancer d'elle en raison de ses idées, dangereuses, antiscientifiques et antidémocratiques.

    Un appel au bannissement. En 20 ans de journalisme, je n'avais jamais vu les journalistes s'engager dans pareille opération. La persécution politique, c'étaient les journalistes qui la subissaient (et la subissent toujours dans certains pays - mon propre père, pour commencer, dans l'Egypte des années 50 à 80). (...) Censurer la pensée dérangeante, contestataire, radicale, est un procédé anti-démocratique : la liberté d'expression concerne précisément les idées qui font polémique, pas celles qui font consensus. Ainsi, on infiltre des gens pour leurs idées, on laisse croire qu'ils font quelque chose d'interdit, faisant peur à quiconque oserait penser la même chose ou s’engager dans ce type de dissidence. On les qualifie de dangereux alors que ces gens ne sont pas armés, n'appellent pas à la haine ni à la violence.

    Bref, Chloé et François sont, non pas infiltrés, mais dénigrés pour leurs idées, l'infiltration servant à les railler sans qu'ils puissent directement répondre. Comment des journalistes peuvent-ils jouer un tel rôle dans la société ? (...)

    * Myret Zaki fut longtemps à la tête de la rédaction du magazine Bilan.

    ** DIP pour Département de l'Instruction Publique à Genève.

    Merci à Anne d'avoir partagé le billet.

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  8. "Venez déguster notre cuisine familiale dans une ambiance décontractée" promet l'annonce. Les parents et grand-parents nous assurent qu'on trouvera notre bonheur culinaire dans ce restaurant réputé. "Ils ont un menu enfants." De toute façon, on n'a pas le choix. "En route, mauvaise troupe !" (Je déteste ces expressions imbéciles.)
    Un autre dimanche sous lourd couvercle de plomb dans des vêtements "habillés" qui grattent. On ne quitte pas la table avant le café. Ennui. "Vous pouvez sortir." On doit faire attention à ne pas salir ses bozabits. Frustration. Ennui. Envie de courir vers l'eau - le Doubs, je crois - pour y lancer des galets. Enlever les chaussures cirées, les chaussettes (qui grattent) et le pantalon à pli et marcher dans le fleuve. "Où sont-ils encore allés ?" Appels répétés des parents. Il faut rentrer dans le restaurant gastronomique. Regard noir de la grand-mère. Reproches muets aux parents. Ennui.
    Un jour à 15 ans, je refuse de passer le dimanche en famille dans un enième relais-gastro-machin. Dispute, menaces, chantage. Je tiens bon. Je gagne. "Tu te feras des œufs ?" "Oui-oui, pas de souci." Une demi-journée à moi. Mes disques, mes livres. (déjà) Ma période Dumas/Balzac et Beatles/Deep Purple. Le dimanche devient un jour de bonheur possible.
    Bon dimanche.
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