La firme helvétique
Crypto a fourni durant des décennies - dès les années 70 voire plus tôt - du matériel ultra-sensible de cryptage des conversations à plus de 120 pays et organisations internationales. Ses appareils étaient munis de "portes" secrètes pour la CIA et les services de renseignement allemands* (BND) qui finirent par co-diriger la société de facto**. Depuis la révélation de l'opération, la Suisse vit - ou plutôt devrait vivre - une crise politique majeure. Que nenni ! Dans les médias et à Berne, c'est silence radio. Cette affaire d'espionnage en pays neutre qui fut présentée le jour de sa révélation comme l'un des plus grands scandales de l'histoire du renseignement occidental n'a suscité depuis que de rares articles et entrefilets. LA question :
qui à Berne était informé de l'opération et depuis quand aurait du mettre les meilleurs limiers de la presse d'investigation sur l'affaire. Mais non, les directeurs d'édition sont déjà retournés à leur buzz pipeule et autres balivernes éco-compatibles. A suivre mais pas dans les médias mainstream...
En attendant de possibles rebonds et révélations, je vous laisse avec Laura la (Dés)soudeuse et son sweater avantageux.
* Dans un entretien récent, un chef du BND aujourd'hui retraité de la guerre froide a déclaré assumer l'opération et ne rien regretter. C'est clair et ma foi plutôt franc dans un milieu - le renseignement - généralement peu coopératif et disert. Parmi les pays clients de
Crypto espionnés, on relève l'Arabie Saoudite, l'Argentine de la junte du général Videla et l'Iran des barbus, tous de grands démocrates.
** Note du 23 fév. Financièrement, la CIA et le BND détenaient 50% des parts de la société jusqu'en 1993 quand l'Agence américaine devint l'unique propriétaire de Crypto AG !
Source : Arnaud Dotézac dans
Antipresse N° 221.
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