1. Yaya m'a fait parvenir un lien vers Piove Per Noi, une jolie composition (bossa) de Stelvio Cipriani*. Ce musicien transalpin accompli a accompagné des vedettes de la chanson italienne (Rita Pavone). Il a aussi signé des musiques de films, de séries B et de productions télévisuelles. Un hommage à travers quelques pochettes dans le plus pur (?) style laid/beau.

    * 1937-2018
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  2. Cravan, Vaché, Rigaut... Des noms comme mots de passe. Une attitude face à l'existence. Des œuvres minces mais pas légères, nuance. Au milieu des 70's, on avait 17 ou 18 ans. On avançait avec ces poètes aventuriers en bandoulière qui pratiquaient l'Umour sans "h" bien sûr. L'expression est de Vaché dans une lettre du front à Breton lue la première fois dans le recueil édité par Losfeld. Pour nos contemporains, ils étaient trop ésotériques ou si légers. Tant mieux : on était peu partageurs et la minceur nous convenait. Grâce à eux, on espérait bousculer le conformisme ambiant. Ils nous offraient l'armure dandy et les munitions pour fusiller les imbéciles. Tout ça avant le punk, bien avant le ouèbe, quand il fallait creuser, gratter. On épuisait nos profs de lettres, les libraires passionnés et les bibliothécaires les plus endurants pour déterrer des pépites : le volume 10/18 Les suicidés de la société, l'Anthologie de l'humour noir d'André Breton, les éditions Gérard Lebovici pour les œuvres d'Arthur Cravan (dans les 80's) et les Ecrits de Jacques Rigaut chez Gallimard publiés en 1970 illuminèrent nos rayonnages.
    Depuis cette époque, je suis l'actualité de "mes" auteurs à travers l'annonce d'une réédition, la découverte d'un inédit, la copie neuve d'un film (Le Feu follet de Louis Malle) et, aujourd'hui, une biographie très attendue, celle que Jean-Luc Bitton consacre à Jacques Rigaut, le suicidé magnifique publiée par Gallimard avec une préface d'Annie Le Brun, la vraie classe.

    Rendez-vous samedi dès 17h30 à la librairie le Rameau d'Or à Genève.
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  3. La Tour Eiffel a130 ans, un prétexte comme un autre. On aurait pu fêter ses 125 ans (en 2014) ou attendre 10 ans pour célébrer ses 140 printemps. Alors va pour 130 ans avec les hommages de Inge Morath en '54 et de Elliott Erwitt en '65 de l'agence Magnum. On souhaite bon anniversaire à la vieille dame toujours très digne sans qui Paris...

    Rien à voir... Quoique si un peu quand même. La gargouille sur le cliché m'a fait penser à Joker réalisé par Todd Phillips avec un Joaquin Phoenix extraordinaire. N'écoutez pas la critique scrongneugneu, notamment les cinéphiles du Masque et la Plume - on n'a pas du voir le même film - et foncez admirer cette formidable car subtile variation sur un des personnages emblématiques de Batman. Une relecture de deux heures sans une minute d'ennui, un chef-d'œuvre de Cinéma.
    Cela dit, je rentre dans mon bunker.
    A la revoyure
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  4. Richard Hawley, Midnight Train, une merveille extraite de son dernier disque, un album qui apaise les âmes inquiètes. On se quitte un temps. Bye.

    Photo : Gary Gillette
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  5. En panne de somnifères ? Essayez Ghosteenle dernier album de Nick Cave : effet garanti. L'affaire est prétentieuse, assommante et vaine comme aux pires années de la progressive music quand on nous infligeait des concept albums sur quatre faces. Où sont les Bad Seeds ? Après plusieurs tentatives, j'ai jeté l'éponge*. J'aurais du me méfier quand j'ai découvert la pochette hideuse et tarte. Déjà sur Skeleton Tree (2016)malgré un contexte dramatique - est-ce une excuse ? Je ne le crois pas -, j'avais senti l'inspiration faiblir. Ses plus anciens admirateurs dont je fais partie écoutent encore les beautés vénéneuses de Push The Sky Away sorti il y a six ans. 
    Cher vieux Nick, fais une pause pour te ressaisir et remets-toi à des boissons d'homme. La tisane du soir, ça te convient pas. 

    * J'ai tenu 10 minutes avant la première attaque de paupières.
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  6. Quand la moutarde me monte au nez, quand je suis en rogne, quand j'ai les boules, les abeilles, quand je fume et que j'enrage, je glisse dans la b.o. un titre de Jim Jones et ses complices du moment. (Le band est à géométrie variable) Quel titre ? N'importe lequel convient car comme les Ramones en leur temps ou nos amis les Cramps, Jim enregistre, en gros, le même album depuis 2007... Quoique ses derniers méfaits en studio résonnent d'échos psychédéliques 60's façon The Seeds ou The Sonics : faut-il craindre un virage mélodique ? ;) Après avoir dissout ses formations successives, le rocker relança son bastringue en 2018 sous le nom de Jim Jones & The Righteous Mind dont on annonce une tournée pour la promotion du nouvel album - c'est le prétexte - mais surtout pour nous rappeler que le rock'n'roll, même patraque, ne devrait jamais cesser d'être (un peu) bête, libre et glorieux. Après ? Ça ne va pas forcément mieux, mais je me sens moins seul.

    * Depuis un demi-siècle, sa mort est annoncée mais chaque fois il se relève pour mettre l'ambiance pendant son enterrement. Bon, il ne faut pas se mentir, aujourd'hui il est minoritaire mais demain ? Si un jour il disparaît effectivement sous les formes classiques sans doute épuisées que nous lui connaissons, il aura, j'en suis certain, imprégné ou contaminé d'autres genres et se réinventera à travers eux. J'ai appris depuis 1977 qu'il na fallait pas insulter l'avenir et ne jamais dire jamais.

    Photo : Arno Paul
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  7. Elle était bien dans ses meubles, notre Charlotte. Son talent immense et sa créativité étincelante ont fait de l'ombre aux grands formats du design et de l'archi de son vivant en bousculant les intérieurs bourgeois. Des expos et un documentaire rendent hommage à une œuvre où le souci fonctionnel épousait l'exigence esthétique. Comme le rappelle le documentaire, au milieu des années 20 les industriels du meuble en France refusèrent de produire ses prototypes en cuir et en acier. Trop innovants pour le grand public, tel fut leur verdict ! La cote de ses meubles et objets de décoration est aujourd'hui absurde quand on sait qu'elle chercha à rendre la vie quotidienne plus pratique et plus belle à moindre coût : c'est l'héritage paradoxal des grands pionniers du design. Peu importe, son travail a imprégné plusieurs générations de designers qui ont su depuis transmettre sa vision du bien vivre.

    A voir, Charlotte Perriand, pionnière de l'art de vivre pour laver sa vision des scories du design postmoderne. Le film est enrichi de formidables images d'archives.

    Visuels : captures d'écrans du docu et divers.
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  8. Gonflée à bloc, la femme-bouée pour une soirée scriiitch scriiiitch !
    C'est rigolo.

    PS : Difficile de faire comprendre à certains que l'on peut apprécier ce visuel ET goûter la prose d'un Jean Clair dont les Exercices de piété ont été réunis sous le titre Terre natale chez Gallimard. (2019)
    Affaire de moment(s), sans doute, créés par les vibrations infimes d'âmes essorées mais à la fin quelques fois victorieuses. ;)
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  9. La voiture garée devant le regretté Pan Pacific Auditorium sur Hollywood Boulevard est un prototype Cadillac Le Mans de 1953 destiné à la course sur circuit. Il a été modifié - ou customisé - par Georges Barris, le créateur de la Batmobile.
    Source

    Je l'ai déploré à plusieurs reprises sur ce blog : en quelques décennies on a perdu la notion d'ensemble. Au générique de certains films anciens et au programme des théâtres d'avant, il y avait une ligne pour le métier d'ensemblier et ça n'était pas qu'une question de moyens financiers - on n'achète pas le talent : c'est lui qui décide de se vendre - mais de sens esthétique comme sur ce cliché où lignes et volumes se répondent pour donner à l'ensemble une cohérence. La cuisine de mes grand-parents dans les 60's était conçue avec ce sens aujourd'hui méprisé. Le nihilisme prôné dans les écoles d'art et de design est en grande partie responsable du gâchis postmoderne. La laideur est la norme. On empile, on déstructure et on afflige. Pour s'en rendre compte, il suffit de jeter un œil à un défilé de mode, au show room des designers de mobilier ou à l'architecture urbaine des nouveaux quartiers. La déstructuration dans les domaines artistiques est l'écho de la désagrégation générale.
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  10. Mode et grand air : 1950, une jeune femme saisie par Robert Capa prend le soleil devant le Matterhorn. Cette image figure dans l'exposition Magnum Montagnes à voir au musée des Beaux-Arts du Locle jusqu'au 13 octobre.
    Ce beau cliché de Capa a été choisi pour l'affiche de l'exposition. Tandis qu'à Genève, on patauge dans le concept flou - ou l'anti-concept, c'est plus tendance - No'Photo (?) avec son visuel moche et sa comm' aux abonnés absents*, la rétrospective montagnarde proposée au Locle ravit le visiteur. L'air des cimes sans doute.

    * Calvingrad a (toujours) peur du glamour, de la passion, de l'aventure : on ne sait pas où ça peut nous mener, hein, ma bonne dame. De plus si le talent, l'exigence et le mérite redeviennent les critères dominants dans la création artistique, c'est la fin de la république des petits copains où règnent les commissaires à l'art content pour rien, ces besogneux du nihilisme.
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