1. Promenade digestive ou requiem pour un grand artiste ?
    Sergio grave l'affaire en 1969. Voilà, voilà... Il avait une oreille d'avance.
    Aux pédants qui vont une fois encore nous expliquer qu'il a piqué tel ou tel élément comme ici aux Beatles, je réponds que les Fab Four aussi ont pompé des plans à Buddy Holly et à Little Richard. Dans la musique dite sérieuse/classique, les compositeurs s'emparaient sans vergogne de mélodies populaires, de danses, de chants profanes ou sacrés, etc. L'histoire de la musique est une recréation permanente, inspirée ou non. Les arrangements font la différence. Combien de bonnes mélodies ont été massacrées par une production pompière ou lourdement datée ? Ré-interprétées sans les couches épaisses étalées par des producteurs sourdingues - les années 80 furent le summum du mauvais goût synthétique -, elles retrouvent leur couleur originale et leur séduction.

    Effet du soleil ? J'ai eu envie de vous proposer une tuerie soul de la reine Aretha sur un album de 1974.

    Yaya m'a envoyé des choses très bien.
    A venir, mais quand ? ;)
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  2. Dans les coulisses, Weegee cadre une Bunny.

    Certain matin, je me réveille avec la gueule de bois sans avoir bu une goutte d'alcool la veille. Ces jours, l'impression est persistante. Les remèdes ? De la musique et un bon livre : les ultimes refuges du mécontemporain. Le cinéma, à quelques exceptions près, nous a faussé compagnie. Sincèrement, entre nous, vous avez vraiment envie de voir un film de Dolan ou des frangins Dardenne ?*

    Sur la b.o., il y a ce titre d'Alain Bashung qui me percute à chaque écoute.

    * Ou des films tournés sur des scripts d'auto-fiction. Un exemple avec l'argument (?) de Chambre 212 présenté cette année à Cannes dans la section Un Certain regard : après vingt ans de mariage, elle quitte le domicile conjugal - son mari est Benjamin Biolay, on compatit - et s'installe à l'hôtel en face pour faire le point. C'est tout. A partir de ça, on monte une production. Dès lors, on ne s'étonne plus de l'indigence d'un cinéma d'auteur incapable de quitter le duplex bobo en ennui massif où il fait évoluer ses personnages.
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  3. Bedtime Music

    Spent the day in bed
    Very happy I did, yes
    I spent the day in bed
    As the workers stay enslaved
    I spent the day in bed
    I'm not my type, but
    I love my bed
    And I recommend that you

    Stop watching the news
    Because the news contrives to frighten you
    To make you feel small and alone
    To make you feel that your mind isn't your own

    I spent the day in bed
    It's a consolation
    When all my dreams
    Are perfectly legal
    In sheets for which I paid
    I am now laid
    (...)

    Morrissey

    A plus loin
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  4. Lost place à Bruxelles par Stephan Vanfleteren. (En face, La Fin du Monde a aussi fait faillite.)
    Je vais passer le week-end dans la capitale belge.
    A plus tard
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  5. Que faire de ce blog ? Pour le moment, ne rien brusquer. Interroger les vestales pour15minutes : avez-vous toujours l'énergie d'entretenir le feu sacré ?
    En attendant leur réponse, ces jolies images promo pour The Million Eyes Of Sumuru, une glorieuse (?) série B d'action et d'espionnage britannique sortie en 1967. Avec la participation de Klaus Kinski.
    A plus loin.
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  6. Mlle Eva Green, longue cibiche aux lèvres, va faire tousser les commissaires à la santé publique.
    Que voulez-vous, c'est ainsi : la cigarette érotise.
    Sur la B.O., There is a woman, far over the sea, le premier vers de Lie To Me, une ballade à exploser le coeur du plus coriace des durs-à-cuire. Chris Isaak, 1987.

    Note : C'est peut-être un attache-cheveux. Ça n'enlève rien à l'érotisme de la posture.

    ***

    Petit ajout du 23 mai :
    Dans un commentaire ci-dessous, Debout a déposé un lien vers une composition de John Dowd, un chanteur que je ne connaissais pas et dont je trouve le titre un peu neurasthénique. Pour être honnête, disons qu'il ne résonne pas chez moi en ce vrai début de printemps.
    Le traitement vocal rappelle Will Oldham, songwriter et chef d'orchestre de Palace Brothers, Palace Music und so weiter, autre "dépressif" du rock indé apparu à la fin des 80's. J'aimais bien son premier album sorti sous le nom de Palace Brothers* qui prenait à contre-pied le grunge rock au son épais, lourd/lourdingue et même opportuniste. (Je sens que je vais me faire des copains.) De toute façon à l'époque, déjà âgé de 35 ans j'étais cuit pour le groungeuh. Comme tout le monde j'avais acheté L'album de Nirvana et j'aimais bien les Screaming Trees de Mark Lanegan. Point. J'ai appris que Will Oldham avait retravaillé ses compositions du temps de Palace en leur offrant une production plus classique (country-rock) sous le titre de "Bonnie 'Prince' Billy sings greatest Palace music". La voix donne toujours l'impression que le gaillard est en descente de médocs - les fans disent qu'elle est détachée/décalée - mais ça s'écoute. C'est un cas à part qui a su entretenir un following important comme on dit. En extrait le titre Horses. Plus de 400'000 views, ça n'est pas rien pour ce marginal qui a bien intégré les codes du rockbiz' indépendant. Il y a cinq ans, avec sa voix sur le fil, il a enregistré le poignant New Black Rich (Tusks) dont voici la vidéo.

    * There is no-one what will take care of you, 1993
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  7. Terre de France par Harry Gruyaert

    Le vrai luxe : le temps, l'espace et le silence.
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  8. L'hommage pour15minutes au guépard un peu fourbu qui rôde dans les couloirs des hôtels cannois avec un extrait du Professeur/La prima notte di quiete réalisé par Valerio Zurlini en 1972. Delon incarne un prof' de lettres suppléant bordeline qui vit une passion avec une de ses élèves interprétée par Sonia Petrovna venue au cinéma après une formation de danseuse.
    Nous sommes quelques amis à affirmer que c'est l'un de ses meilleurs rôles.

    Et les premières lignes du beau coup de gueule de l'acteur Iannis Ezziadi publié aujourd'hui par Causeur :

    Et voilà, c’est au tour d’Alain Delon de passer devant le tribunal de la vertu. C’était d’ailleurs prévisible. La cible idéale, parfaite. Alain Delon, c’est le vieux monde, le monde qu’il faut condamner et effacer.
    Mais pour moi, Alain Delon, ce n’est pas le vieux monde. C’est le grand monde. Le grand monde intouchable, inaccessible et éternel du grand art. Le monde du rêve, du sublime. Il incarne une époque qui nous paraît bien lointaine et qui fait encore fantasmer beaucoup de gens, de tous âges et de toutes classes sociales. Il réunit. Il rassemble. Alain Delon incarne à lui seul le fantasme. Et puis Alain Delon, ce n’est pas juste Alain Delon, c’est aussi Gabin, Ventura. C’est aussi Visconti, Losey, Melville, René Clément. C’est Tancrède Falconerie, Rocco Parondi, Robert Klein et Le Samouraï. Cet acteur n’est pas seulement un acteur, c’est L’ACTEUR. L’acteur incarnant toute la complexité de l’homme, avec ses chatoyantes lumières et tous ses noirs recoins. L’acteur fou, seul et libre.

    Elle est ahurissante cette haine des figures fortes incarnant le monde artistique d'"avant". Pour les activistes communautaristes qui les poursuivent de leur vindicte, ces artistes ont le tort d'avoir créé des œuvres indiscutables et d'avoir survécu sans renier leur credo, une faute impardonnable à l'ère du grand nivellement et de la réécriture partisane de l'histoire. Les anciens sont perçus comme une menace par des groupes certes minoritaires mais très actifs. La permanence de l'image des "grands formats" des arts et des lettres dans la mémoire populaire empêche les kapos du soft goulag* de poser leurs barbelés mentaux sur les derniers espaces libres de l'étouffante postmodernité. C'est presque rassurant. Je revendique le statut de vestige analogique : je suis un homme d'avant.

    Photo 3 : Maurice Ronet, Marie Laforêt et Alain Delon dans Plein soleil.

    * On les entend pas les exaspérés de la pétition, les donneurs de leçons et les rebelles subventionnés à propos de Julian Assange et des conditions dans lesquelles il a été lâché et enfermé. Du côté des journalistes qui se sont gorgés des infos mises en ligne par Assange, c'est silence radio. Honte à eux !
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  9. L'art de l'équilibre

    Contre la "hanounisation" des esprits*, on lira, on relira Baudoin de Bodinat, Jaime Semprun, le poète Tristan Corbière, Philippe Muray, ce prophète incorrect - c'est le titre du remarquable hors-série de la Revue des Deux Mondes - et Patrice Jean dont le nouveau roman Tour d'ivoire est publié ces jours aux éditions Rue Fromentin. Son Homme surnuméraire (même éditeur) fut une révélation étincelante tant ils sont rares les romanciers capables de nous dire l'aujourd'hui/maintenant sans donner dans l'épais pensum sociologique, la rébellion en chambre ou l'auto-fiction autour du nombril. Je vais essayer de ne pas ouvrir de suite Tour d'ivoire car j'aimerais réserver sa lecture pour cet été sur mon île. Ce sera dur.
    Au rayon des mal-pensants, je déguste l'essai réactif** et très tonique de Mathieu Bock-Côté, un observateur goguenard et un fin contempteur de L'empire du politiquement correct qu'on a pu voir et entendre chez Taddéï il y a quelques temps. Cet empêcheur de penser et de parler en rond a une verve pétillante. A côté, ses contradicteurs font pâle figure. Vive la critique libre ! Le gaillard est québécois mais son constat est valable pour toute la société occidentale mondialisée. Le livre est édité par le Cerf.
    A plus loin

    * Je ne sais plus où j'ai lu ou entendu cette formule que j'adopte illico.
    ** Etiqueté réac' par les donneurs de leçons de la médiature (du cercle) et les inquisiteurs en chambre sur les réseaux sociaux, sa lecture est recommandée aux esprits libres.
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  10. Bon dimanche

    Emma Peel/Diana Rigg incarnait et incarne encore tout ce que la société occidentale n'est plus. Elégante, cultivée, bien habillée, elle portait le cuir moulant avec une grâce affolante et offrait l'image d'une femme libre de corps et d'esprit.
    A+loin
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