Une petite diablerie pour le plaisir
Sur la B.O. mais sans lien direct - quoique... -,
Dream Baby Dream d'
Alan Vega/Martin Rev qui créèrent le son du New York de la fin des 70's quand l'East Side de Manhattan Dowtown était un quartier peuplé voire hanté de marginaux, d'artistes en devenir, de musiciens fauchés et de junkies. Les propriétaires vendaient ou louaient des espaces commerciaux et des usines désaffectées pour trois fois rien. Ce fut le royaume des bricoleurs qui creusèrent le sillon tracé par les artistes Pop après les "nouveaux expressionnistes". Des agitateurs, des agents artistiques au nez creux (et parfois poudrés), des animateurs de galeries et de clubs (rock, jazz) investirent le quartier qui devint le carrefour mondial de la création contemporaine. J'ai traîné mes bottes dans le coin en 1979. Si la lecture du livre* imposant que
Kris Needs a consacré à
Suicide m'a appris pas mal de choses sur la gestation du duo électro-punk pionnier dans son jus socio-artistique, il a également fait remonter de bonnes et fortes sensations. Je le termine et je vous en reparle. C'est le genre d'enquête au long cours qui donne envie de découvrir ou de réécouter des pans entiers de la discographie new-yorkaise. On a oublié - mais l'a-t-on su un jour ? - que Martin Rev subit une grosse imprégnation jazz mais aussi doo-wop et rythm'n'blues avant de croiser la route d'Alan Vega qui plongea également dans le jazz moderne et la musique de fusion après la révélation rockab' grâce à Elvis.
Suicide est la formation punk qui a le mieux supporté l'implacable passage des ans parce que ses deux animateurs ont toujours eu le miraculeux jour d'avance, ce don offert aux grands créateurs.
* Kris Needs,
Suicide - Dream Baby Dream traduit aux éditions Camion Blanc (2016)
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