1. Dites à la fidélité que la foi sera couronnée.

    Gabriele D'Annunzio

    Déclassés mais civilisés.
    Je vous laisse quelques temps.

    Image : Frantisek Drtikol
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  2. Dans son regard absent 
    Et son iris absinthe 
    Tandis que Marilou s'amuse à faire des vol 
    Utes de sèches au menthol 
    Entre deux bulles de comic-strip 
    Tout en jouant avec le zip 
    De ses Levi's 
    Je lis le vice 
    Et je pense à Caroll Lewis.

    Serge Gainsbourg, Variations sur Marilou

    Déclassés, pas désolés

    Photo : Jean Shrimpton par David Bailey.
    Ce portrait de l'une des égéries des années pop me donne l'occasion de glisser un lien vers le doc' de David Batty My Generation raconté par Michael Caine. Selon des critiques, le film ne nous apprend rien de nouveau sur une décennie dont le champ historique et culturel a été traité et travaillé jusqu'à la saturation. Pour d'autres, c'est l'adaptation réussie du Journal des 60's d'un comédien charismatique - il a ouvert ses archives - plongé dans une "révolution culturelle" qui fut le prélude de la décadence artistique contemporaine. Donnons-lui une chance.
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  3. Groovy, finaud et plutôt bien emballé avec la complicité de Lana Del Rey, Loaded va tourner sur ma platine cet automne. Il est extrait de Coup de grâce, le nouvel et troisième album de Miles Kane.
    Le gaillard, gouape sympathique originaire du Merseyside, est à voir absolument sur scène comme le prouve cette captation à Glasgow dans laquelle il reprend Hot Stuff avec mention. Miles est l'un des meilleurs performeurs du rock business actuel. S'il passe dans votre contrée, ne le ratez pas. En 2011 - ou était-ce en 2012 ? - à Genève, il m'a fait rajeunir de 30 ans ! Vous êtes prévenus. A plus loin.

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  4. Au début du portrait documentaire, Iggy Pop pose la question "Y a-t-il eu le moindre groupe américain de pop correct depuis Blondie ?"
    Pour paresser en laissant glisser l'après-midi, je vous propose Debbie Harry : Atomic Blondie sur le site d'Arte.
    Le doc' est en ligne jusqu'au 16 octobre.

    Note d'après :
    Le bio-documentaire est un genre délicat. Rares sont les réalisateurs capables d'évoquer en la cernant de près une personnalités sans réduire sa surface réelle et surtout imaginaire, celle qui importe à l'admirateur. Ce portrait de Debbie Harry et du groupe Blondie se laisse voir agréablement même si j'ai envie d'écrire encore un coup pour rien. In fine, ne vaut-il pas mieux laisser vivre le souvenir d'une icône dans la mémoire de ses admirateurs ? Nous ne sommes pas dans l'Histoire avec ses exigences rigoureuses mais dans la relation (ou sa tentative) d'une liaison irrationnelle, celle qui hors toute raison, marie une pop star à ses fans.
    A vérifier, dans une moindre mesure car ils ne jouaient pas dans la même catégorie, avec le portrait documentaire Rock'n'Roll of... Corse ! consacré à Henry Padovani, punk historique, rocker goguenard et éphémère guitariste de Police débarqué du groupe par Sting avant la gloire et les millions. C'est le fougueux et sympathique Corse qui joue la partie de guitare un peu foutraque mais really destroy sur Fall Out, le premier 45T du trio sorti en 1977. L'arrivée de Andy Summers, virtuose de la six cordes, sonna le glas des espoirs d'Henry qui vécut l'affaire avec philosophie. A l'époque, ça explosait un peu partout dans Londres et ailleurs et, à l'exception du frère de Stewart Copeland, personne ne misait un cent sur l'avenir d'un groupe formé d'un transfuge du progressive rock - Stewart avait été le frappeur de Curved Air - et d'un ex-jazzman, Sting. Je me souvenais du passage d'Henry dans The Electric Chairs, l'outrage sonique punk de Wayne/Jayne County* dont Police fit les premières parties mais j'avais oublié que le rocker corse fut le temps d'une tournée le guitariste de Kim Wilde avant de monter ses Flying Padovanis puis d'accepter la direction artistique du label IRS. (The Cramps, Wall Of Voodoo, REM, The Fleshtones, etc.) Un vrai CV de sonic boy.
    Un chouette docu pourvu d'un casting qui réveille de bons souvenirs des années 1977-90.

    Le 31 août à 22h25 en linéaire puis sur le site de la chaîne.

    * Dangereux et inspiré, leur premier méfait reste un vrai disque punk période 76-78. Les albums essentiels du genre se comptent sur les doigts d'une, non - soyons généreux - des deux mains.
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  5. La désolation sans appel des cités abandonnées, des "villages Potemkine" et autres lost places qui inspirent le photographe autrichien Gregor Sailer est troublante. Cet été, on peut voir une sélection de ses clichés à Arles.
    Via

    Le site du photographe
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  6. Photo : Peter Basch

    Déclassés, pas neutralisés.

    Et moins isolés grâce à deux auteurs français contemporains qui savent dire le soft goulag postmoderne : Patrice Jean avec L'homme surnuméraire et Benoît Duteurtre Pourquoi je préfère rester chez moi ont signé des livres pessimistes ET réconfortants, un paradoxe dans lequel je me sens bien. En juillet, ils étaient les invités d'Alain Finkielkraut dans Répliques sur le thème A la recherche du temps présent par la littérature.
    Ecouter ces esprits affutés, des pessimistes réactifs sachant manier l'humour avec style dans une époque niveleuse où la littérature a baissé la tête et rendu les armes face aux croyances du politiquement correct, est un bonheur trop rare pour le laisser passer.
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  7. Le développement du lecteur-enregistreur VHS au milieu des 80's marqua la fin d'une époque, celle des chercheurs de pépites. Jusque-là, la rareté de diffusion des chefs-d'œuvre mais aussi de films qu'on appelait pas encore "culte" augmentait le plaisir de l'apprenti cinéphile. La quête d'un film rare avec son emballage de fantasmes participait à notre bonheur. On était forcés de sortir et de voyager parfois jusqu'à Paris pour voir un titre. Salles obscures, halls de fêtes (parfois) ou salles de classe aménagées le temps d'une projection étaient propices aux rencontres entre fondus de cinéma. Là, des projets naissaient. On échangeait des filmographies et des noms de cinéastes tels des sésames pour la Cinémathèque idéale. Chacun ayant la sienne, les débats autour d'une bière pouvaient devenir houleux. Les ciné-clubs, les salles dites d'art et d'essai - les légendaires Classic 1, 2 et 3 en face de la gare de Genève où j'ai pu voir une partie de la production allemande sous Weimar - et quelques rares émissions TV offraient avec parcimonie leurs trésors aux esprits curieux. A la télé, je pense à Spécial Cinéma de Christian Defaye (TSR) qui n'hésitait pas à diffuser Aguirre ou la colère de Dieu à une heure de grande écoute ou au Ciné-Club immortel de France 3 qui eut un rôle essentiel dans notre formation cinéphile. Ces rendez-vous devant la lucarne nous firent découvrir ou revoir les films de Welles, Visconti, Herzog, Hawks, Ozu ou Renoir mais aussi les petits maîtres du western et du cinéma de genre. Je n'oublie pas Eddy Mitchell et sa Dernière séance, érudite et glamour,  consacrée à l'âge d'or hollywoodien de la série B. Nous épluchions les pages agenda des journaux, les gazettes universitaires car certaines facs avaient leurs clubs de cinéphiles, etc. Pour être rassasiés d'images fortes, il fallait mouiller sa chemise, secouer ses réseaux et casser sa tire-lire ! Aujourd'hui, en deux clics on peut "tout" (a)voir ou presque. La quête du Graal en celluloïd n'existe plus sous la forme qui fit de nous des initiés. Après un jeu de pistes ou une course d'obstacles, le plaisir d'être emporté par la vista d'un réalisateur a-t-il résisté à la mutation numérique mondialisée ? Comment devient-on cinéphile à l'ère postmoderne ?

    Un exemple de titre qui nous a fait longtemps fantasmer : La soif du mal / Touch Of Evil (1958) d'Orson Welles dans lequel le destin écrase les personnages. Ici, Janet Leigh.
    Sur la b.o., Tana's Theme d'Henry Mancini qui co-signa la musique du film avec Joseph Gershenson.
    Belle nuit
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  8. Quand Philip Morris partait en guerre. (When Philip Morris was on war.)
    Sur la radio des forces armées

    Source scans
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  9. Aretha, reine de la soul
    (J'espère que cette captation live restera en ligne quelques jours...)
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  10. 2 Tone Night par Toni Tye (1980)
    Sur la platine

    Avec sa mélodie accrocheuse et son rythme enlevé, ce titre de The Beat (ou The English Beat) donnait le tempo aux mouvements de gymnastique qu'on pratiquait avant de choisir sa tenue pour entrer dans la nuit. J'ai apprécié la saison du ska sur les platines et les pistes de danse à la fin des années 70. Les gens soignaient leur allure. Les filles ressortaient les robes à damier, les minijupes ou les jupes corolles. Escarpins fins, petits bibis et sacs à main 60's complétaient la toilette. Les garçons glissaient leurs corps encore souples dans des costards anthracite qu'un gilet imprimé mettait en valeur. (La cravate était en option.) Aux pieds, des creepers, ces pompes idéales pour danser. Les militants "entristes" chagrins-chafouins, rongés par leur quête du réel déplaisant et secrètement envieux de nos virées glamour, nous reprochaient ce souci de l'allure qu'ils trouvaient vain, petit-bourgeois et irresponsable*. Au diable ces fâcheux ! J'aimais ce rituel à la fois grave et léger avec en point de mire le plaisir de donner le bras à une jeune femme à l'élégance un peu sauvage pour se rendre à une soirée dansante, un concert ou une coquetèle party. C'était le temps de la nuit sans fin, clinquante, toxique et quelques fois solitaire. J'ai aimé la nuit, passionnément. Avec le temps, cette liaison sulfureuse et vibrante s'est muée en tendre complicité piquetée de mélancolie, mais je ne l'ai jamais trahie avec la journée prosaïque. Cerné de ses ombres, j'apprécie plus que tout me lover dans son silence bienveillant un bon livre sous les yeux. L'insomnie est devenue une alliée.

    * Croyez-le ou non, près de 40 ans plus loin, certains ex-militants jaloux que je suis obligé de côtoyer contractuellement n'ont toujours pas digéré leur défaite affective, esthétique et politique. Ces esprits totalitaires ont la rancune tenace. Heureusement, l'accès au (vrai) pouvoir leur est toujours resté interdit. Envieux des aventures et des réussites des autres, leur arrogance pathétique et leur égo boursouflé les condamnent à une lente descente en solitude.
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