1. Quel officier du service de santé de l'armée française eut l'idée à priori farfelue de faire appel à Jacques Rouxel, glorieux et génial papa des Shadoks*, pour concevoir et animer un film pédagogique sur le sang ? L'histoire de l'ECPA, l'ex-SIRPA, n'a pas retenu son nom mais une chose est sûre, en 1982 Jacques Rouxel (concept), son équipe (animation) et l'inimitable Claude Piéplu (voix) purent annoncer "Mission accomplie, chef !" en présentant leur court métrage de dix minutes sobrement intitulé Le sang.

    * Cette année, les bestioles improbables soufflent leurs 50 bougies : Ga Bu Zo Meu ! Le premier épisode de leur saga pataphysique fameuse fut diffusé le 29 avril 1968 sur l'ORTF via son service de recherches. Dans quelques semaines, Pour15minutes fêtera comme il se doit ce demi-siècle d'agitation télévisuelle.
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  2. Dirigée par son Claude Chabrol de mari, Stéphane Audran dans un extrait du film Les Biches en 1968. Comme le faisait remarquer Anne ce matin, ces deux-là n'ont pas du s'ennuyer.
    On retrouve l'actrice dans un extrait de La femme infidèle.
    (Merci à Yaya)

    Restons en compagnie de Chabrol. Dans cette séquence rare, le cinéaste évoque des souvenirs avec Paul Gégauff, son complice scénariste, dialoguiste, contrebandier, acteur et homme du monde qui se fit dessouder par sa compagne en Norvège le soir du réveillon de Noël 1983. Sur ce personnage hors série, on peut lire l'excellent récit d'Arnaud Le Guern, Paul Gégauff, une âme damnée publié aux éditions Pierre Guillaume de Roux en 2012.
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  3. Je vous ai déjà dit tout le bien qu'il fallait penser de La Revue littéraire publiée par les éditions Léo Scheer. Ses sommaires ont de la tenue, du style, de la branche quoi ! Dans le N°71 (janv./fév. 2018), Alexandre Guyomard signe Revoir Capri où il a glissé un court extrait de son roman à venir, Les Héritiers - un bon titre - dans lequel il épingle les soixante-huitards en ces termes :
    Ils sont nés en 48, un peu avant ou un peu après, ils n'ont connu ni les tickets de rationnement, ni Pôle Emploi. Ils sont passés au travers de toutes les gouttes, se sont faufilés entre toutes les mailles. Trop jeunes pour la guerre d'Algérie, trop vieux pour celle du Golfe qu'ils commenteront sur les plateaux des JT. Ils ont eu 20 ans en 68, ont joui sans entraves (du moins c'est ce dont ils aiment se vanter) et ont voulu interdire d'interdire. En 1978, ils ont eu 30 ans. On a donné un nom à leurs trente premières années sur cette planète : les Trente Glorieuses. Ils ont brisé toutes les règles et ne nous en ont laissé aucune. A la veille du second choc pétrolier, ils avaient déjà tous un boulot. Aucun ne vivait plus chez ses parents depuis des années. Ils ont fait carrière sous Mitterrand dans la Culture, les Médias, la Pub. Et en 93, quand tout s'est vraiment cassé la gueule, ils avaient déjà leur résidence secondaire en Corse, sur la Côte basque ou dans le Lubéron, et pouvaient bien se foutre de la gueule de Balladur, de sa cravate et de sa politique d'austérité. Cinq ans plus tard, ils ont eu 50 ans et des places en loges pour la finale France-Brésil. Ils occupent des appartements de 200 mètres carrés dans les plus beaux quartiers de Paris, hérités de leurs parents ou achetés avec des crédits de cinq ans au moment de l'éclatement de la bulle immobilière. Ils ont adoré "Les Petits Mouchoirs". Aujourd'hui, ils ont presque 70 ans et aucune intention de laisser leurs places dorées. La retraite à 55 ans, c'est bon pour les cheminots, surtout si c'est financé par l'emprunt sur le dos des générations futures.
    Ils ont cramé tout le pétrole bon marché saoudien dans les réservoirs de leurs Renault Alpines, puis de leur Porsche Carrera, et ont laissé leurs enfants remplir leurs scooters avec des barils à 150 $ que Total va chercher sous l'océan à 3000 mètres de profondeur au large du Nigéria ou de la Guinée équatoriale. Ils trouvent que s'ils ne sont pas contents, les jeunes n'ont qu'à rouler en Vélib. Le Vélib, ils trouvent ça GE-NI-AAL.

    Retenez ce titre, Les Héritiers par Alexandre Guyomard.
    Pour les 50 ans de mai 68 (soupir et/ou bâillement)

    Photo : Jean-Marie Périer
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  4. Merci à Patrick Mandon d'avoir relayé sur son blog Le Large, le nouveau titre de notre Françoise mis en image par François Ozon. On la retrouve apaisée, presque sereine.
    Belle nuit

    (Pour lire les commentaires, il faut basculer dans la version "Magazine" du blog. En haut à gauche)
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  5. 1. New York, 1961
    2. BB, 1958
    3. KGB sur la place Rouge, Moscou, 1959

    Pop Art, mode et grands reportages : 3 registres, 1 talent, celui du photographe William Klein.
    A voir à la galerie Polka jusqu'au 26 mai 2018 sous le titre William+Klein.

    Adresse : Cour de Venise - 12, rue Saint-Gilles, 75003 Paris

    Note : Pour lire les commentaires, il faut utiliser la formule "Magazine" du blog. (En haut à gauche) Ne me demandez pas pourquoi.
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  7. Dans le paysage audiovisuel du soft goulag, des esprits libres réfléchissent encore et plutôt bien au rôle des médias de service public, à la liberté d'expression, à la souveraineté, au bien commun et au vrai débat d'idées remplacé par les croyances idéologiques. Parmi les esprits rétifs,  Frédéric Taddéï et Natacha Polony ont accepté de passer sur le grill de Thinkerview, une des meilleures chaînes d'entretiens au long cours sur la toile. La forme des rendez-vous - plan fixe sur fond noir - permet de suivre les interviews comme on écoute la radio, en restant libre de ses mouvements sans être vissé devant l'écran. Chez Thinkerview, ils traitent l'internaute en sujet adulte réactif. A l'ère de l'infantilisation généralisée, c'est agréable.
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  8. Albertina Rasch, Chorus Girls (1935)

    En attendant le printemps - déjà deux fausses joies météorologiques (soupir) -, je me plonge dans des livres qui invitent à suivre des sentiers de traverse, des livres bons pour la tête écrits par des auteurs en guerre contre le Nivellement.
    Tout d'abord, le recueil de portraits Réprouvés, bannis, infréquentables sous la direction d'Angie David aux éditions Léo Scheer :
    Quinze auteurs majeurs – écrivains, penseurs, essayistes –, aussi singuliers dans leurs aspirations politiques que dans leur style, mais qui ont tous en commun d’avoir produit une œuvre non conformiste, et d’avoir subi l’opprobre des milieux intellectuels et médiatiques.
    Quinze dissidents, certains morts, les autres toujours actifs, mais qui sont tous en rupture avec un système d’autant plus pervers qu’il parvient parfois à les récupérer. La plupart d’entre eux ont connu une « affaire » : un lynchage médiatique, dont beaucoup ne se sont pas remis ; et ceux qui n’en ont pas été l’objet n’en ont pas moins subi le discrédit. La réception de leur œuvre en a pâti : silence des médias, boycott des librairies, retrait des institutions, réputation malmenée, mise au ban de l’université, assignation devant les tribunaux...
    Cet ouvrage collectif a pour but d’essayer de comprendre comment, depuis l’après guerre, se fabriquent ces nouveaux parias, et au nom de quoi agissent les nouveaux censeurs.
    Qui sont ces quinze infréquentables ?
    Pierre Boutang, Pier Paolo Pasolini, Cristina Campo, Guy Debord, Simon Leys, Dominique de Roux, Peter Handke, Philippe Muray, Renaud Camus, Jean-Claude Michéa, Richard Millet, Michel Houellebecq, Marc-Edouard Nabe, Maurice G. Dantec et Baudouin de Bodinat.
    Qu'ont-ils en commun à part d'avoir subi un lynchage médiatique au cours des dernières décennies ? Dans une table ronde de France Culture consacrée à son recueil, Angie David a répondu qu'ils partag(ai)ent une chose : le refus de la mondialisation économique, culturelle, politique et le nivellement qu'elle implique.
    Tout honnête homme devrait posséder dans sa bibliothèque au moins un livre de ces écrivains majeurs.

    ***

    Les éditions Prairial rééditent des poèmes de Roger Gilbert-Lecomte, un irrégulier des lettres françaises, sous le titre La vie L'amour La mort Le vide et Le vent. Antonin Artaud, autre grand intoxiqué de la poésie, en parlait en ces termes...

    ***

    ... Et je vais terminer la foisonnante et brillante biographie de Gabriele D'Annunzio par Maurizio Serra chez Grasset.
    A plus loin
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  9. Jusqu'au milieu des années 70, la chanson pop khmer fut la meilleure de toute l'Asie du Sud Est. Juste après la prise du pouvoir par les khmers rouges, les assassins de Pol Pot ont massacré les vedettes car il fallait couper le peuple cambodgien de ses artistes. Sur ce douloureux sujet, John Pirozzi a réalisé Don't Think I've Forgotten: Cambodia's Lost Rock and Roll, un excellent doc' que je ne désespère pas de parvenir à glisser dans la grille des Documentaires de la RTS. En attendant, deux titres révélateurs du talent des compositeurs et interprètes khmers. Une étrange mélancolie les baigne comme si leurs auteurs avaient pressenti le terrible massacre.
    Jet Oun San Nirk par Ros Sereysothea,  Komsan Kungkea par Sinn Sisamouth et Pen Ron. En prime le hit Dance A Go Go. (La qualité sonore est, hum, assez brute de décoffrage mais ça a son charme.)
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  10. Composition trouvée

    Sur la b.o., Debout propose Silent Command par Cabaret Voltaire en 1979. Comment expliquer ce que nous avons ressenti à la fin des 70's en découvrant ces groupes britanniques qui rompaient de façon radicale avec le rock mystico-prog' des années post-hippie. Les pochettes, les formats, la production, le look des musiciens... Tout était différent, excitant, séduisant. Les gars et les filles qui prenaient la scène rock d'assaut avaient notre âge. Ils nous regardaient droit dans les yeux. Nous étions enfin raccord.
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