1. Debout m'apprend la mort de Joni Sledge à droite sur la photo. Comme il y a prescription, j'avoue avoir remué mes fesses sur un hit - au moins - des filles de Philadelphie dans une party à la fin des 70's ou au début des 80's. Nos copines appréciaient la disco pour danser, alors on suivait en maugréant, soucieux de notre réputation de rockers. On était de jeunes crétins un peu bornés car en réécoutant certains titres de Sister Sledge pour ce petit hommage, je les trouve bien supérieurs à la came R'N'B ou techno-dance qu'on nous inflige aujourd'hui mais ça n'engage que moi. Alors bye bye, American Girl
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  2. Avant le régime de terreur imposé par les khmers rouges à tout le Cambodge à partir du printemps 1975, Phnom Penh avait la réputation d'offrir aux noctambules les meilleurs groupes pop, rock et surf de la péninsule indochinoise. Groupes rock donc mais aussi formations pop spécialisées dans les reprises de hits occidentaux en langue khmer et adeptes de la surf music (avec effet fuzz) animaient bals, mariages, bars d'hôtels et réceptions officielles. (Norodom Sihanouk avait ordonné à tous les ministères de monter un orchestre de bal !) Aujourd'hui encore, les voix des divas de la pop khmer emportent l'auditeur vers ces contrées perdues quand les Cambodgiens croyaient possible l'alliance délicate entre une tradition subtile et les bienfaits de la technologie occidentale...  Des commentaires enthousiastes et quelques liens déposés dans le billet précédent à propos de ce documentaire m'ont donné envie de faire des recherches.
    Dans un premier mouvement, je vous propose la bande-annonce de Don't Think I've Forgotten: Cambodia's Lost Rock and Roll, le superbe documentaire de John Pirozzi sur l'âge d'or du rock et de la pop au Cambodge. Le film, riche d'images d'archives comme on les aime, donne la parole aux rescapés du grand massacre - tous ont perdu des proches entre 1975 et 1979 - qui témoignent de l'âge d'or puis de l'horreur avec une dignité remarquable. Ensuite, j'ai choisi un extrait de La Joie de Vivreun film au kitsch involontaire mais charmant réalisé par Norodom Sihanouk himself en 1968. Un jour prochain, il faudra consacrer un billet à Ros Serey Sothea, la star de la pop khmer au destin tragique.

    * Derrière un rideau de bambou, avec la complicité passive d'une partie de la gauche radicale occidentale qui n'a jamais renié son engagement pour le messianisme génocidaire, les tueurs de Pol Pot ont massacré près du quart de la population du Cambodge. J'avais 17 ans. Cette année-là, j'ai rompu avec les petits idéologues avocats de l'indéfendable.
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  3. J'ai aimé la nuit, passionnément, au point de mettre ma santé en danger en lui sacrifiant des heures de sommeil. Je m'insomniais volontaire et il m'arrive encore de le faire. Avec le temps, la liaison ombrageuse de mes nuits de jeunesse s'est muée en tendresse jalouse mais je ne l'ai jamais trompée pour une journée prosaïque. 
    Bon ouikend et belles nuits !

    Sur la b.o., The Night Before par Lee Hazlewood

    Scans : Genève, devant le théâtre de l'Alhambra - Frankie sur scène - Avec le vent, avec le temps et Le Havre la nuit par Bernard Plossu qui a consacré un beau travail à la ville de Little Bob.
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  4. Je suis né tout seul, près de la frontière
    Celle qui vous faisait si peur hier
    Dans mon coin, on faisait pas de marmots
    La cigogne faisait tout le boulot
    C'est pas facile d'être de nulle part
    D'être le bébé von dem hasard

    Hey ! Gipsy, t'as plus de veine que moi
    Le blues, il sent bon dans ta voix
    Elsass Blues, Elsass Blues
    Ca m'amouse... Va falloir que je recouse

    Elsa, encore un verre de Sylvaner
    Pour graisser le rocking-chair de grand-mère

    Elsass Blues

    En recherchant des films sur des musiciens rock, j'ai découvert l'épisode de la collection Douce France consacré à l'Alsace d'Alain Bashung. Réalisé par Jacques Pessis et Laurent Lichtenstein, ce chouette petit doc' dessine le portrait du tout jeune exilé que fut Alain Baschung (par la suite le "c" est tombé) confié à sa grand-mère d'origine allemande par une maman ouvrière à Boulogne-Billancourt qui n'avait pas la possibilité matérielle de l'élever décemment. Première rupture, première blessure. Alain a passé son enfance à Wingersheim, un petit village du Bas-Rhin. Les témoins interrogés dans le film soulignent l'importance de l'imprégnation alsacienne chez le rocker. A sa demande, les paroliers* qui ciselèrent les textes de ses chansons ont déposé allusions, indices et privates jokes que les fans alsaciens de Bashung surent saisir. Quant aux autres, ils trouveront quelques clés de lecture grâce aux éléments biographiques rassemblés dans Douce France à voir ici.

    En supplément, j'ai du déclarer Douane Eddy sur l'album Passé le Rio Grande sorti en 1986. Malgré une Victoire de la musique dans la catégorie album rock la même année, il fut modérément apprécié par la critique et les fans. J'avais eu un coup de cœur pour Helvète Underground et sa fondue enchaînée sur la baie de Lausanne alors je le jouais le plus souvent possible à la radio. Ce disque bourré de pépites - comme Malédiction  - a eu droit à une réédition vinyle il y a quelques mois.

    *Boris Bergman, prince du jeux de mots à triple détente, Jean Fauque, Serge Gainsbourg, Gaëtan Roussel...
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  5. Au début des années 70, on n'écoutait plus beaucoup de rock'n'roll de haute époque. Le rock envapé était devenu progressif, néo-classique ou lourd. Il avait alors des prétentions de technicité et de respectabilité, ce qui pouvait lui arriver de pire ! A de rares exceptions, les radios ne jouaient plus les pionniers. J'avais 14-15 ans et j'écoutais les Beatles en boucle sans savoir ce qu'ils devaient à Chuck Berry jusqu'au jour où un copain de classe m'invita à goûter chez lui. On s'introduisit dans la chambre de son grand frère qui possédait une solide collection de disques et une bonne chaîne hifi pour les écouter. C'est là que j'ai entendu la première fois les héros du rock'n'roll et de la soul. Le grand frère avait du goût. Dans leurs pochettes ésotériques et séduisantes attendaient Elvis, Chuck Berry, Muddy Waters, James Brown et Aretha Franklin. Ce fut une Révélation (la majuscule s'impose) Quatre décennies plus loin, j'ai ressorti Maybelline pour saluer le grand Chuck Berry dont les titres ont changé ma vie. Dans mon Top5 figure aussi No Particular Place To Go qu'a repris George Thorogood qu'on retrouve ici dans une version live.
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  6. Pour ouvrir le thé dansant dominical, je vous propose un cha-cha caliente emmené par la star mexicaine d'origine cubaine Amalia Aguilar, ou quand les actrices avaient des formes. Celle que l'on surnommait la bomba a(na)tomica eut une carrière d'une belle longévité même si en dents de scie. Alternant retraites et comeback, elle enflamma les écrans et les scènes du Mexique au Pérou jusque dans les années 2000. Cela dit, une fois bien échauffés grâce au cha-cha, on peut passer à un exercice plus difficile : Action !

    En supplément, une séquence de burlesque avec l'ondulante Amalia.
    Bon dimanche
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  7. Trois instants saisis par l'enchanteur René Maltête pour accompagner les frémissements annonciateurs du printemps. Faites-vous du bien et à plus loin.
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  8. Fidèle lectrice gourmande, Yaya m'envoie régulièrement des scans choisis et des propositions musicales de bon goût pour aller avec. J'ai reçu cette jeune beauté déshabillée qui doit être Elsa Martinelli en 1967 sur le plateau de Come imparai ad amare le donne. En haut, Elsa pose devant une Lancia HF.

    Sur la b.o., Claude Vasori - plus connu sous son pseudonyme de Caravelli - dans le très smoothy Scotch for Two.
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  9. Je ne connais rien de plus beau que le début de Diamants sur canapé/Breakfast at Tiffany. Le jour se lève à peine. Un taxi jaune s'arrête sur la 5e Avenue. Audrey Hepburn en descend, dans une incroyable robe de soirée noire découvrant un dos et des épaules à tomber à la renverse. Malgré l'heure matinale, de grosses lunettes de soleil lui mangent la moitié du visage. Autour du cou, quatre rangs de perles impeccables. Elle tient à la main un gobelet de café et un croissant. Elle s'avance sur la musique d'Henry Mancini. Elle s'approche des vitrines de chez Tiffany. Elle est toute seule sur le trottoir. On se demande ce qu'elle fait là, à quoi ça rime, pourquoi il ne s'est trouvé aucun homme dans New York pour la ramener chez elle. C'est un caprice. A aucun moment elle ne trempe son croissant dans le café. C'est grandiose.

    Eric Neuhoff, La séance du mercredi à 14 heures, La Table Ronde, 1998.

    Ceux qui aiment le 7e Art apprécieront ce récit élégant et mélancolique de l'apprentissage de la vie grâce au cinéma, ou comment l'auteur est devenu cinéphile.
    En complément, toujours dans Breakfast At Tiffany, la séquence de la party, un pur moment de bonheur. On ne filmera plus jamais, je le crains, avec autant d'humour et de classe.
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  10. Karl Hugo Schmölz (1917-1986) a su capter l'architecture des villes allemandes durant la période de la reconstruction. Maîtres du noir/blanc, les photographes et les opérateurs allemands, imprégnés d'expressionnisme, savaient l'art du contraste jusqu'à la fin des années 60. Après, la standardisation des exigences mit un terme à cette belle spécialité.
    Ici : le cinéma Europa Palast à Düsseldorf dans les années 50 où on aurait pu voir la scandaleuse Hildegard Knef dans Confession d'une pécheresse (Die Sünderin). En dessous, une station-service (Cologne ?) îlot dans la nuit, un magasin de mode masculine et la façade d'un immeuble de bureaux à Cologne à la même époque.
    Une source... Une autre

    Sur la b.o., notre Hilde

    ***
    Désintox' : 3e jour sans info. Aucun syndrome de manque. L'actualité n'est pas une drogue dure. C'est une bonne nouvelle mais gare à ne pas sombrer dans la contemplation morose qui provoque une délectation esthétique toxique. (On ne fait plus rien.)
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