Sur la compilation
Country Soul Sisters éditée chez Soul Jazz Records, je joue en boucle le mélancolique
Saunders Ferry Lane enregistré par Sammi Smith au tout début des années 70. Née en Californie, la demoiselle grandit dans l'Oklahoma où elle commença à chanter dans les clubs dès l'âge de 12 ans. Elle fut repérée par
Johnny Cash qui poussa Columbia à la signer. Voilà, c'est tout pour aujourd'hui. (Et la pochette est sympathique.)
PS: Un jour, un amateur pointu de rockab' m'a dit "tu verras, dans quelques années, quand le rock et la pop auront été lessivés, les derniers rebelles se tourneront vers le hillbilly, la country ou le funk rural, ces genres infréquentables aux beaux esprits." Je ne me suis jamais pris pour un outlaw mais il avait raison sur un point: avec l'âge, j'apprécie des plaques que je n'aurais pas écoutées il y a 10 ou 15 ans. Des compilations comme celle-là m'aident à mieux cerner les artistes dont les compositions et les reprises résonnent bien sur la b.o. de ma cinquantaine largement entamée. Ailleurs et avec dix ans de moins (pour la niaque), j'aurais lancé la production d'une série documentaire
incarnée à partir des pistes explorées par Max Décharné à qui j'aurais proposé un poste de consultant. Ici, ces genres musicaux ne rencontrent quasiment aucun écho. On n'a pas la masse critique permettant le montage financier d'une production audio-visuelle traitant de tels sujets. (Je me suis vautré avec des propositions de thèmes beaucoup plus mainstream.) Mais en Grande-Bretagne, aux Pays-bas ou même en Allemagne, un jour peut-être, des esprits curieux, c'est-à-dire moins formatés que les pseudo hipsters post modernes - pas fichus de connaître l'origine du terme hipster - auront l'envie et surtout l'énergie d'initier une aventure visuelle et sonore sur ces musiques à "mauvaise réputation".
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