
Brigitte Bardot est la plus belle femme du monde. Son visage, ses cheveux, ses chevilles, ses fesses, tout hyperbolique. Le 7 décembre 1967, le général de Gaulle la reçoit au palais de l'Elysée. Le Dieu de mon père invite ma déesse à moi. En tenue de hussard, elle brave le protocole qui proscrit la femme en culotte comme dans mon école où le pantalon est interdit aux filles. L'accoutrement de charme baptisé par elle costume de dompteuse n'offusque pas le Général. Dompteuse de foules, sans doute. "Bonjour, mon général" dit-elle, un brin intimidée. Le Général affecte d'expertiser les brandebourgs du dolman: "C'est le cas de le dire, Madame." Elle est sincère, vraie, elle est française. Française au sens d'un certain panache. Au XVIIe siècle, les Italien parlaient de la furia francese. Avec une part d'irrationnel, bien français aussi. Le Général et B.B. voient l'avenir de la même façon: un combat mené tambour battant. Cette image de Bardot en costume Sergent Pepper loge dans ma mémoire, vignette de mon album de famille. Sur le perron de l'Elysée, la presse recueille les impressions de Bardot: "En tous points, Charles de Gaulle est beaucoup plus grand que moi." Brigitte Bardot a de l'esprit. Ses saillies illuminent ses conférences de presse. Elle aurait pu arriver à poil dans un drapeau français, le Général se serait incliné avec le même respect.
Ce sont les première lignes de
Brigitte Bardot - Plein la vue par Marie-Dominique Lelièvre chez Flammarion (2012), le meilleur essai biographique sur B.B. lu à ce jour. Le
moi, je de la biographe raconte "sa" B.B. avec panache et dans ce style enlevé qui aurait plu aux hussards tout en sachant raison garder, car son sujet d'étude est si impliqué dans la vie pop' des 20 glorieuses (50's et 60's) que la fan Marie-Dominique Lelièvre a du se faire historienne pour cerner l'objet de sa passion dont elle aborde les contradictions avec une saine acuité qui disqualifie dès les premières pages tout reproche hagiographique.
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