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La musique - classique, jazz, rock, chanson - occupe une place centrale dans l'œuvre de JLG qui entretient un rapport passionnel et formellement passionnant avec les musiciens régulièrement sollicités pour ses tournages. On n'éclaire pas aussi bien et aussi fort des gens ou des genres que l'on n'aime pas. Avec One + One il avait su capter le travail et l'énergie des Stones enregistrant Sympathy For The Devil comme nul ne l'a fait et ne le fera plus après lui. De même dans Soigne ta droite (1987), il a saisi avec une étonnante douceur les Rita Mitsouko en studio pour l'album The No Comprendo sorti en '88.
Source photogrammes
Note: J'ai revu différents plans et séquences à la lumière ;) de la réflexion de Caroline Champetier, chef photo, parlant du cadre que le cinéaste crée à la manière d'un sculpteur. JLG élabore effectivement son cadre en volumes et en masses avant les lignes de force et les perspectives.0Ajouter un commentaire
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Dans un extrait de la comédie musicale The Best Things In Life Are Free de 1956 où Sheree North nous offre une démonstration de son talent de danseuse avec le bondissant Jacques d'Amboise star américaine du ballet classique au milieu du siècle passé. J'aime particulièrement la séquence où ça fume et ça se fume dans le show room. Bang ! Bang !0Ajouter un commentaire
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Drieu, Aragon, Malraux... Lus et aimés à différents moments d'une vie, ils incarnent la tentation de l'homme de lettres occidental au XXe siècle: devenir un homme d'action. Drieu, Aragon, Malraux... Unis, séparés et enfin retrouvés, ou plutôt rassemblés face à l'Histoire grâce à l'enquête passionnante et très fine de Maurizio Serra, un écrivain diplomate qui maîtrise l'art délicat de la nuance à notre époque de lourdeurs réductrices. Je recommande d'ailleurs cet essai brillant à tous les donneurs de leçons et autres réducteurs de têtes - et de vies - incapables de comprendre que la force de l'amitié entre des écrivains majeurs disqualifie toujours leurs errements idéologiques parce qu'elle repose sur des urgences intimes.
Maurizio Serra, Les frères séparés - Drieu La Rochelle, Aragon, Malraux face à l'Histoire réédité dans la collection La petite vermillon/La Table ronde. Il est aussi l'auteur d'une vie de Malaparte et d'un essai sur Marinetti et le Futurisme.0Ajouter un commentaire
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Petit soldat du Cinéma, vainqueur ou vaincu ?
Dans Notre musique (2003), Jean-Luc Godard dit en voix off:
Elseneur: le réel, Hamlet: l'imaginaire. Champ et contre-champ. Imaginaire: certitude, réel: incertitude. Le principe du cinéma: aller à la lumière, la diriger sur notre nuit. Notre musique.
Petit soldat du Cinéma (devenu) mercenaire.
Un peuple qui méprise ses poètes n'a plus d'histoire. Il finira même par quitter l'Histoire. En vainqueur.
Dans un supplément à Hélas pour moi (1993), Caroline Champetier, la remarquable directrice de la photo, associe l'épaisseur des plans du cinéaste à sa myopie, comme s'il avait besoin d'entrer physiquement dans le cadre pour l'éprouver en artisan et en poète. Le cadre de ses œuvres récentes est irréprochable. Il donne des indices au spectateur qui découvre - ou non - les connivences avec ses peintres préférés.
Pourquoi ce besoin et ce désir profonds de (re)voir le Cinéma de JLG dont je découvre réellement certains films des années 90's et 2000 ? J'ai peur de me perdre et en même temps, j'ai envie de ce risque. Parler de l'approche idéologique, sémiologique et poétique du biographe américain Richard Brody dans sa somme* JLG, tout est cinéma aux Presses de la Cité m'aiderait - peut-être, ça n'est pas certain - à définir un cadre sécurisant et éviter l'éparpillement apparent. Ou alors ne vaut-il pas mieux continuer de la sorte en déposant d'autres photogrammes évocateurs et suivre les rebonds et les digressions qu'ils provoquent immanquablement. A ruminer.
Note: J'aimerais revoir le film de télévision Allemagne année 90 neuf zéro avec un Eddie Constantine (deux photos du milieu) ravi d'avoir été contacté par Godard qui voulait mettre en situation Lemmy Caution dans les nouveaux Länder. Il accepta sans hésiter d'être un vieil espion de l'Ouest qui se retrouve seul à l'Est après la chute du mur, et qui essaie de retourner en Occident. (JLG) Je garde le souvenir ébloui de sa diffusion sur une chaîne française de service public en novembre 1991. Pour le moment il n'est pas disponible en DVD.
* La biographie d'Antoine de Baecque (chez Grasset) est plus... - comment dire ? - plus romantique.0Ajouter un commentaire
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