J'aurais adoré. J'aurais adoré défendre Phil Spector. Affirmer que cet homme n'a souffert que de sa mauvaise réputation, de ses ailes de géant qui l'empêchaient désormais de marcher dans un monde devenu trop étriqué pour lui, le comparer à Polanski que l'on traque en l'accusant avec des mots de 2010, d'une réalité et de manière de vivre qui appartiennent aux seventies. J'aurais adoré le défendre comme on se doit de sauver l'honneur d'Ike Turner qui ne fut pas ce que la marâtre, l'horrible Tina, se plut à raconter pour relancer sa carrière. Oui, j'aurais aimé. Affirmer que cet homme jouait certes avec les flingues, mais qu'il ne tira jamais sur personne. (...) Mais... Visualisons la scène. Il existe cette photo de Lana Clarkson morte. Prise quelques heures après sa mort. Elle est là, dans le hall du grand manoir de Phil, assise. Sous le choc, son corps a glissé et la rigidité cadavérique a commencé à faire son affaire. A ses pieds, on voit le flingue qui a glissé (de ses mains ? Spector qui l'a lâché ?) Elle est habillée d'une robe noire courte, collants et babies compensées. Elle a grossi par rapport aux photos de ses films... Sur son visage, du sang a coulé et les dents ont explosé. On lui a tiré dans la bouche. Voilà.
Oui voilà. C'est le génie dévoyé qui a tiré et ça n'était pas un accident.
Les premières lignes de l'article que Patrick Eudeline consacre à Phil Spector dans le N° de septembre (2010) de Rock&Folk. Cela faisait très longtemps que je n'avais pas lu un papier de cette tenue dans la presse (rock) francophone.
Deux photogrammes de Suck, un film de Rob Stefaniuk sur le (vieux) thème de l'artiste ayant vendu son âme pour le succès. Ici c'est un groupe de rock un peu miteux à la recherche d'un look ou d'un concept pour décoller. Ça semble bien fait et ça a l'air plutôt rigolo. Avec en guest stars Alice Cooper, Henry Rollins, Iggy Pop, Malcolm McDowell,... On en reparle.
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