
Deux oies jacassant devant une grosse baudruche en partie dégonflée, ça vous fait penser à quoi ?

Cela me fait penser à deux Genevois évoquant la 30e édition (la dernière ?) du Festival de la Bâtie maintenu contre tout bon sens depuis 10 ans, cette décennie de trop durant laquelle une succession de décideurs opportunistes, maladroits et/ou incompétents ont transformé une manifestation remarquable où l'on pouvait voir les meilleurs créateurs européens des arts de la scène en une morne fête des promotions pour des locaux trop souvent incapables de vendre leurs spectacles en dehors de la Suisse romande. Et la caution - l'alibi ? - canadienne de cette année n'y changera rien.
Tournez la page et inventez-nous
autre chose !
Une précision destinée à ceux qui pensent que j'y vais un peu fort : durant des années, je fus un vrai aficionado du festival, poussant, harcelant des amis sous des menaces diverses à aller voir des spectacles de haute tenue au point qu'une saison j'ai même reçu un laissez-passer des organisateurs. Je me rappelle Bouvier et Obadia qui nous mirent les larmes aux yeux à l'Alhambra, je me rappelle Cantor, John Cale, Kat Onoma, Les Tindersticks, la Fura Del Baus et
Le Revizor de Gogol monté par une troupe hongroise éblouissante quelques années après la chute du Mur, je me rappelle les fins de nuit où on célébrait la création, l'insolence et l'amitié et où des jeunes femmes aux chignons remontés haut sur leurs nuques venaient nouer des mouchoir de soie sur les passants de nos vestes de cuir. Je me rappelle cette Bâtie-
LA.
Les oies © Lee Miller et Stuart des Tindersticks in action
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